Un courtier prospecte déjà pour l’ouverture du capital

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Publié le 6 septembre 2008
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La perspective de l’ouverture du capital suscite des vocations. CourtierPharma prospecte les officines qui pourraient céder des parts à des non-pharmaciens. Et se tient prêt au moment où la réglementation changera.

Après le secteur des assurances et de l’immobilier, les courtiers s’invitent dans les pharmacies. Depuis mai dernier, une société baptisée CourtierPharma s’affiche comme le premier courtier en pharmacie. Son objectif : prendre position sur le marché de l’ouverture du capital des officines aux non-pharmaciens. « Notre rôle est d’aider les pharmaciens d’officine à vendre leurs fonds au meilleur prix à un acheteur institutionnel, mais aussi d’élargir la compréhension du marché afin que tous les repreneurs potentiels disposent des mêmes cartes en main, telles que le chiffre d’affaires, la rentabilité ou le potentiel de développement d’une pharmacie », explique Guillaume Delos, gérant de CourtierPharma. Cette structure, qui se veut complémentaire des cabinets de transactions, se rémunère sur la base d’un pourcentage (2 % du prix de cession hors taxe) en menant un travail d’audit préparatoire et d’intermédiaire. « Certes, pour le moment, le métier de courtier en pharmacie n’existe pas juridiquement, poursuit Guillaume Delos. Mais CourtierPharma se mettra en règle par rapport au décret qui officialisera l’ouverture du capital. »

Rien ne peut se signer pour le moment

En attendant, le courtier prospecte les futurs investisseurs du côté des grossistes-répartiteurs. « Nous préparons l’ouverture du capital pour pouvoir proposer, au moment venu, la meilleure offre du marché en termes de prix et de conditions de reprise », arguë Guillaume Delos. Même si, pour le moment, aucun contrat ne peut être signé.

Mais si, dans quelques mois, l’ouverture du capital des officines est effective, CoutierPharma est prêt. Il a déjà sous le coude une trentaine d’affaires…

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témoignages

L’arrivée d’un courtier qui se prépare à l’ouverture de capital ne laisse indifférent. Deux officinaux s’opposent sur le sujet.

Thierry Tchilinguirian (Alpes-Maritimes)

« La propriété de l’officine tombera »

« CourtierPharma apporte un oeil neuf sur la cession de l’officine au travers de son audit, qui consiste à examiner les bilans et les locaux de la pharmacie et même à proposer un réagencement en vue de mieux valoriser le fonds. Car il est clair que la propriété de l’officine tombera et que la profession entrera dans une logique capitalistique. Personnellement, je préfère vendre mon fonds à un groupe puissant ou à une chaîne quand je me porte bien car, dans le cas contraire, je ne le vendrais pas au même prix. »

Un pharmacien de l’Est

« C’est un acteur opportuniste »

« CourtierPharma cherche à occuper le marché dans un but mercantile alors que la loi n’est même pas votée. Ce n’est qu’un acteur opportuniste qui veut ouvrir l’ère de la pharmacie business. L’ouverture du capital ne réclame pas de nouveau métier : un cabinet de transactions peut s’occuper de la vente d’une pharmacie à un répartiteur avec la même garantie de résultat. »