Discorde autour d’un transfert à Roissy

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Publié le 26 septembre 2015
Par Francois Pouzaud
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Jessica Weizman sera bientôt radiée de l’Ordre et ne pourra plus délivrer de médicaments. Elle devra se contenter de vendre de la parapharmacie pour maintenir à flot son fonds de commerce et conserver ses 16 employés, le temps de demander une nouvelle licence. Une situation à laquelle elle a déjà été confrontée depuis qu’elle a transféré en 2013 du quartier du Vieux-Pays, une zone faisant partie du centre-ville de Tremblay-en-France et sursaturée en officines, vers le centre commercial Aéroville situé dans la zone d’activité qui borde l’aéroport de Roissy. C’est, en effet, la seconde fois que son transfert est annulé sur recours hiérarchique, la dernière décision ministérielle datant du 16 juillet 2015. Entre deux annulations, cette titulaire avait obtenu en mars dernier un nouvel arrêté d’autorisation d’ouverture de l’ARS.

Population nulle mais conditions de desserte respectées

Pour Gérard Bembaron, l’avocat de Fabienne Bonassoli, pharmacienne installée à proximité sur la commune de Roissy-en-France qui conteste ce transfert, il n’y a pas l’ombre d’un doute. « Ce transfert est la caricature de ce que l’on ne peut pas faire. Il ne peut pas optimiser la desserte en médicaments de la population résidant dans le quartier d’accueil puisqu’il n’y a aucune population résidente à desservir à moins de 3 kilomètres du centre commercial. »

De son côté, Jessica Weizman s’appuie sur le fait que les textes ne précisent pas de distance. « Ils ne disent pas que la pharmacie doit être située en bas d’un immeuble d’habitation. » Et de maintenir que son transfert optimise les conditions de desserte : « La pharmacie répond aux normes de la loi HPST, a un accès pour les personnes handicapées, en outre le centre dispose d’un parking et offre toutes les conditions d’un accès sécurisé à mon local. Enfin, il n’y a pas de préjudice subi pour mon confrère puisque son chiffre d’affaires augmente. » Faux ! répond Fabienne Bonassoli. « Cette progression est due à la hausse des traitements anti-VIH et anticancéreux réalisée entre 2013 et 2014, alors que la fréquentation a baissé de 7 %. »

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