Un village de l’Aube s’accroche à sa pharmacie

Des médecins généralistes qui décrochent leur plaque les uns après les autres, une maison de santé qui se construit à quelques kilomètres : les deux ingrédients sont réunis pour que l’unique pharmacie de Ervy-le-Châtel, 1 200 habitants, voie son chiffre d’affaires fondre et décide de se regrouper avec l’officine du bourg voisin. L’histoire est relativement fréquente mais la réaction du maire de ce petit village de l’Aube l’est moins. Refusant la fermeture de l’officine qui doit intervenir d’ici environ un mois, l’édile a organisé en janvier une réunion où sont venus près de 300 habitants et fait circuler une pétition contre l’autorisation par l’ARS du regroupement de la pharmacie du village avec une autre. « A partir du moment où une population ne peut plus avoir accès à ces droits essentiels que sont l’accès aux soins, elle est abandonnée », a déclaré Roger Bataille, le maire LR, devant les caméras de France 3. « Le maire a un petit peu surréagi dans cette affaire », estime Jacques Bonnotte, titulaire de la pharmacie d’Auxon qui va fusionner avec celle d’Ervy-le-Châtel, distante de 8 kilomètres. La livraison des médicaments aux patients qui ne peuvent pas se déplacer a été prévue. « Il n’y a rien d’exceptionnel à cela, cela fait partie des missions du pharmacien », rappelle le titulaire, visiblement agacé par la polémique autour de cette fusion dont il attend désormais que « cela se fasse ». La mairie essaie de l’empêcher en tentant de recourir au droit de préemption pour racheter le fonds. Dans le même temps, le village est passé de quatre à un seul généraliste. C’est sans doute par là qu’il aurait fallu commencer pour maintenir l’offre médicale et pharmaceutique. Comme l’ont fait les autres communes du canton. 