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Officine versus resto !
Malgré un marché plus « raisonnable », s’installer dans la restauration semble bien plus risqué que dans la pharmacie et les banques ne font pas preuve d’autant de largesses. La comparaison avec notre secteur est intéressante à plus d’un titre.
Même si les prix des pharmacies sont globalement surévalués et ne prennent pas assez en compte les raisonnements économiques et les critères de rentabilité, les acquéreurs s’en sortent le plus souvent à bon compte en comparaison des risques que prennent les investisseurs dans d’autres secteurs.
Dans le domaine emblématique de la restauration, la majorité des dépôts de bilan sont consécutifs à des achats au-dessus des possibilités de l’affaire. Et pourtant le marché est beaucoup plus raisonnable qu’en pharmacie, alors qu’il est soumis au même rapport de force entre l’offre et la demande (dix acheteurs pour un vendeur !) et au même niveau de prix élevés (prix moyen de 0,8 à 0,9 fois le CA hors taxes). « Les valorisations ne dépassent pas 4 fois l’EBE, quel que soit l’établissement. Au-delà, la prise de risque est jugée trop importante et les banques ne suivent plus, indique Patrick Gonzalez, accompagnateur de projets de cession et d’acquisition dans ce secteur. En outre, 80 % des investisseurs en café, hôtel, restaurant ne sont pas du métier. Ce sont en fait des reconversions, avec en général un apport personnel d’environ 50 % du prix. »
Un univers commercial impitoyable
Les acquéreurs pensent souvent maîtriser l’acquisition et la gestion. Mais, n’étant pas du métier, ils achètent trop cher et ne savent pas gérer leur affaire. De plus, certains mandataires en CHR (café, hôtel, restaurant), vendent sans trop d’états d’âme et sans se préoccuper des faisabilités financières, techniques et humaines des acquéreurs. Aussi, 60 % des investisseurs en solo rencontrent des problèmes de trésorerie dès la deuxième année et la moitié déposent le bilan avant les 5 ans. L’univers de la restauration est impitoyable : « Si l’affaire est mal étudiée et/ou mal préparée, le repreneur a trois chances sur quatre de se planter », affirme Patrick Gonzalez. Selon lui, l’acquéreur doit se conformer au ratio bancaire suivant : en phase d’exploitation, le résultat prévisionnel après impôt doit être égal à deux fois le prêt contracté. Si ce ratio est atteint, la banque donnera plus facilement son accord de prêt.
En pharmacie, les financements sont beaucoup plus importants et longs, car les banques sont sécurisées par le monopole du médicament et les autres piliers réglementaires de l’officine. Mais quelle serait leur attitude en cas de libéralisation ?
Un site utile
Sur http://www.chrconseil.com, l’internaute peut accéder gratuitement à un outil de valorisation et de constitution d’un plan de financement. Conçu initialement pour les cafés, hôtels et restaurants, il est maintenant adapté aux officines et donne à titre indicatif une valorisation théorique à partir du CA, de l’EBE et de la valeur comptable (en intégrant le goodwill financier).
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