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Comment éviter que le rêve ne vire au cauchemar
Prix d’achat trop élevé, surendettement ou encore erreurs de jeunesse dans la gestion de l’officine sont autant d’erreurs qui peuvent coûter cher quand on s’installe. Petit rappel de fondamentaux à respecter.
Alors que l’on ne voit pas se profiler une déflation des prix de cession et une reprise économique en 2008, Olivier Desplats, expert-comptable du cabinet Flandre Comptabilité Conseil (réseau CGP), craint des difficultés financières récurrentes, avec le risque à terme de dépôts de bilan. Dans ce contexte économique difficile, une erreur peut se payer très cher pour un jeune pharmacien venant de s’installer.
« Les officines se vendent de plus en plus cher alors que leur rentabilité stagne voire diminue pour certaines d’entre elles. Or, jusqu’à présent, les emprunts souscrits pour l’achat d’un fonds d’officine n’ont pu être remboursés que grâce à la croissance. En effet, les progressions de chiffre d’affaires ont, jusqu’en 2006, compensé les baisses de marge. Qu’en sera-t-il dans les mois qui viennent pour ceux qui ont acheté leur fonds trop cher par rapport à la rentabilité dégagée ? », s’interroge Olivier Desplats. Il donne cinq conseils aux jeunes installés.
Cinq points clés à respecter
– Point n° 1 : c’est la rentabilité dégagée par la pharmacie qui permettra à son titulaire de faire face à ses engagements financiers. « Il faut donc, lors de la reprise d’une officine, s’assurer que l’EBE permet d’assurer les remboursements d’emprunts, le paiement des impôts et du train de vie du titulaire et de sa famille. »
– Point n° 2 : un déséquilibre structurel provient essentiellement d’un prix d’achat trop élevé et d’un manque de ressources à long terme (apport personnel ou emprunt trop faible).
– Point n° 3 : on le répète, mais c’est fondamental. Il faut acheter son officine en fonction de sa rentabilité. Les commerces autres que l’officine se financent généralement sur 7 ans et se valorisent 5 à 6 fois l’EBE, après déduction de la rémunération du dirigeant. Pour l’officine, un multiple de 7 est courant dans le cas d’un emprunt sur 12 ans.
– Point n° 4 : un prix d’achat plus élevé que la valorisation économique du fonds devrait, par conséquent, faire systématiquement l’objet d’un apport complémentaire. Un apport trop faible s’appuie forcément sur un crédit bancaire plus lourd ou, pire, sur un crédit fournisseurs qui ne peut servir qu’à financer une partie du besoin en fonds de roulement. Dans ces conditions, et à défaut de croissance significative de l’activité et d’amélioration de la rentabilité, le repreneur va au-devant de difficultés. Ce déséquilibre conduit à une impasse financière qui ne peut se résorber que par une consolidation des capitaux permanents (apport personnel complémentaire, restructuration des emprunts à moyen et long terme).
– Point n° 5 : oubliez le prix en pourcentage du CA TTC ! Pour Olivier Desplats, avec un EBE moyen autour de 11 %, un endettement dépassant les 70 à 80 % du CA TTC peut devenir hasardeux en 2008. Il est urgent que l’approche économique reprenne le dessus sur les raisonnements patrimoniaux et qu’elle tienne compte de la rentabilité de l’officine et de la rémunération nécessaire au titulaire.
Principales difficultés pour les jeunes installés
– Un prix d’achat trop élevé au regard de la rentabilité
– Un manque d’apport personnel (surtout dans le cas d’un prix surévalué)
– Une fiscalité trop lourde
– Des prélèvements excessifs
– Une baisse importante du CA sur les premières années
– L’érosion de la marge
– Des charges d’exploitation excessives
– Un autofinancement excessif
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