Bollezeele (Nord)

Michel Sautière, 27 ans, et sa soeur Lucie, 24 ans, diplômés en 2005 et 2006, sont bien connus à Bollezeele, au point d’être appelés par leur prénom. Il faut dire que la pharmacie de cette ville de 1 400 habitants est une histoire de famille depuis l’entre-deux-guerres. « Pendant nos études, nous n’avions jamais pensé à reprendre, expliquent Michel et Lucie. C’est à l’occasion de la conférence d’un expert-comptable à la fac de Lille que l’idée de s’associer a germé. »

« Je n’ai rien imposé, ils avaient le choix », assure Bernard, le père, qui, à plus de 60 ans, ne cachait pas son souhait de se désengager. Et Lucie d’expliquer que, « en famille, il n’y a pas d’entourloupe à craindre sur le prix de cession et la connaissance du fonctionnement de l’officine est bonne ; travailler en famille, c’est un changement dans la continuité… ».

Si Bernard Sautière a légué à ses enfants « un bel outil professionnel », tous deux concèdent avoir notamment réagencé la structure, être passé en gestion informatisée des stocks et avoir adhéré à un groupement au terme de quelques mois de réflexion. « Mais il n’y a pas eu de révolution. Pourquoi changer quand tout marche bien ! »

Et demain ? « Notre association a pris la forme d’une SNC relevant de l’impôt sur les sociétés, nous avons emprunté sur 10 ans, explique Michel. On peut toujours tomber en froid avec un associé, beaucoup plus difficilement entre frère et soeur. » D’ailleurs, Lucie affirme « avoir pris en compte tous les paramètres qui sont autant de sujets de disputes potentiels, les congés, le conjoint et les heures de travail… ».