Team Pharma fait entrer des diététiciennes à l’officine

Dans les officines PHR, des diététiciennes commencent à distiller leurs conseils. « Nous sommes convaincus que le pharmacien se positionnera à terme comme « deuxième médecin » et que nous ferons de la pharmacie un espace où l’on se rendra, même en bonne santé », déclare Lucien Bennatan, président du groupement PHR.

PHR vient de créer un groupement d’employeurs, Team Pharma (loi 1901), qui va mettre une infirmière et une diététicienne à disposition des officines adhérentes un jour par mois. L’intervention de personnel non salarié dans une officine étant interdite par la loi, c’est le groupement d’employeurs qui embauchera une infirmière et une diététicienne pour vingt pharmacies. Aujourd’hui, alors que Team Pharma vient d’obtenir son agrément, seize diététiciennes et deux infirmières ont déjà été recrutées en CDI.

Ouvert à tous, même aux non adhérents

Quant aux pharmaciens, ils sont actuellement 380 à adhérer à ce groupement d’employeurs pour un droit d’entrée de 200 euros et une cotisation mensuelle de 40 à 25 euros, dégressive selon le chiffre d’affaires de l’officine. « Ce groupement est ouvert à tout pharmacien, membre ou non de PHR », affirme Lucien Bennatan. Les interventions seront facturées 125 euros la journée, mais les membres du groupement PHR (enseignes Viadys et Pharma référence) seront remboursés. Histoire de les motiver avant que, comme l’espère Lucien Bennatan, les mutuelles ne prennent le relais.

Pour l’heure, la plupart des pharmaciens intéressés se concentrent dans le Nord-Pas- de-Calais et en Picardie.

Cette initiative inédite n’est cependant pas du goût des infirmiers. « Nous restons les mieux placés pour appréhender le patient, notamment âgé, dans son milieu de vie et dans la prise en charge globale de sa pathologie », défend Michèle Charles, vice-présidente du SNIIL, syndicat national des infirmiers et des infirmières libéraux. Les infirmiers se considèrent aussi plus aptes à éduquer « au quotidien et à domicile » que l’officine et pointent du doigt une dérive possible vers un amalgame entre les professions.