Les officinaux obligés d’embaucher par les nouveaux contrats de rabais

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Publié le 6 juin 2009
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Thomas Rochell, propriétaire de trois pharmacies en Westphalie, stocke ce que les médecins de sa région prescrivent généralement. Mais plus pour longtemps. « Bientôt, les caisses vont dicter le contenu de mes rayonnages car 40 % de mes clients sont assurés auprès de la AOK. » A Karlsruhe Michael Hofheinz avait jusqu’à présent sept salariés. Il va devoir en embaucher un autre : « Je passe mon temps à consulter mon ordinateur pour savoir quel produit peut être délivré à quel assuré et à le lui expliquer. » Ces deux cas illustrent les bouleversements qui menacent le quotidien des pharmaciens allemands.

Une économie d’environ 500 MEuro(s) pour la AOK

Depuis le 1er juin, la AOK, qui regroupe un tiers des assurés du régime général, a lancé auprès des laboratoires un nouvel appel d’offres concernant des contrats de rabais sur deux ans, pour 63 molécules. D’une ampleur jamais vue. Cette pratique légale permettra à la AOK d’économiser en 2009/2010 jusqu’à 500 MEuro(s).

Mais ce « dumping » sur les prix chamboule le marché du générique et entrave le fonctionnement des officines, qui ne peuvent plus délivrer aux assurés de la AOK que la marque ayant fait l’objet du contrat entre le fabricant et leur caisse régionale. Si l’assuré refuse, il doit payer. D’où un énorme travail d’information et de pédagogie nécessitant de nouvelles embauches. Au risque, sinon, de voir les files d’attente grossir. Second effet indésirable, les officinaux vont devoir ajuster leurs stocks – la hausse des références est estimée entre 20 et 33 % – en fonction de ces contrats qui peuvent varier d’une caisse régionale à une autre.

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