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Emploi : les attentes des jeunes ont changé
Nombre de titulaires dans les déserts médicaux ou les petites villes de province rencontrent des difficultés pour recruter de jeunes pharmaciens. Mais, pour Numan Bahroun, le président de l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf), cette pénurie n’est pas liée à une crise des vocations. « La filière officinale continue d’attirer les étudiants en pharmacie. L’année dernière, plus de 50 % d’entre eux l’ont choisie ». Thibault Winka, product manager de Team Officine, est sur la même longueur d’ondes. « La crise des vocations appartient au passé, car s’il y a bien eu un trou d’air pendant une dizaine d’années, la tendance s’est inversée depuis trois ou quatre ans », assure-t-il. Ce retour de flamme, Numan Bahroun l’explique par plusieurs facteurs : « Les nouvelles missions confiées aux pharmaciens ont replacé l’officine au centre du parcours de soins. Et cela plaît aux jeunes pharmaciens qui n’entendent plus se contenter de délivrer des boîtes de médicaments au comptoir, souligne le président de l’Anepf. La proximité avec les patients, le fait de pouvoir les accompagner et les conseiller, attirent aussi tous ceux qui ont choisi ce métier pour sa dimension sociale ». « En s’emparant des nouvelles tendances autour des médecines naturelles et du bio, les officines offrent aussi un terrain d’expression pour les jeunes diplômés qui, pour certains, sont très sensibles à ces thématiques, ajoute Thibault Winka. La perspective de pouvoir s’installer plus rapidement ou plus facilement que par le passé a aussi pu redonner de l’intérêt à la filière ». Pour analyser ces difficultés de recrutement, il faut donc plutôt chercher du côté des facteurs sociétaux.
Le CDI ne fait plus rêver
« Si le manque de candidats se concentre essentiellement dans les zones rurales ou les petits centres urbains, c’est parce que les jeunes pharmaciens, comme les autres professionnels de santé, sont plus attirés par les grandes métropoles, estime Numan Bahroun qui avance une proposition pour inverser la tendance. Depuis plusieurs années, nous demandons la mise en place d’indemnités de frais de transport et d’hébergement pour redonner le goût de la ruralité aux jeunes pharmaciens lors des stages ». Pour Thibault Winka, la pénurie est aussi alimentée par le manque de diplômes et un changement générationnel. « Il y a deux ans, nous avions sondé nos candidats sur les types de contrats qu’ils préféraient. Les préparateurs citaient à 65 % le CDI. Du côté des pharmaciens, ils n’étaient que 45 %, alors qu’il y a 10 ou 15 ans, le CDI représentait une forme de norme. En privilégiant désormais les CDD et l’intérim, la nouvelle génération entend conserver une forme de liberté pour pouvoir alterner périodes de travail dans plusieurs pharmacies, et périodes où la priorité est donnée à la vie personnelle ».
Le salaire n’est pas assez attractif
Pour Thibault Winka, tout dépend des profils : « Pour certains, la rémunération en officine, versus celle en industrie, peut entrer dans la réflexion. Vous avez des jeunes pharmaciens qui choisissent cette dernière pour monter en compétences sur des notions commerciales, de gestion de centres de profits ou de management, mais aussi pour capitaliser d’un point de vue financier. Avant de revenir vers l’officine pour s’installer… ». Numan Bahroun dresse, lui, un tableau moins noir. « Lorsqu’un étudiant travaille durant ses études en officine, il peut facilement arriver en étant diplômé à un coefficient permettant d’avoir un salaire correct ».
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