Du bonheur

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Publié le 1 décembre 2001
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A la suite de votre enquête sur l’emploi [NdlR : L’Annuel de la pharmacie 2001], je ne peux résister à vous faire part de ma modeste expérience […]. Je suis issu de la filière officine, mais j’ai changé d’orientation et fait des études de commerce. Dans mon entourage, la moitié de ceux qui ont choisi officine se sont dirigés vers d’autres voies (répartition, enseignement, commerce…). Donc rien ne sert d’augmenter le numerus clausus… du moins pour l’officine.

[…] Le problème n’est pas là ! Après 6 années d’études laborieuses, trouvez-vous normal d’être rétribué si peu ? Le coefficient 400 n’est pas ridicule mais honteux. Certes, certains d’entre vous se sont éveillés et rétribuent d’emblée à coefficient 600. Mais où est donc la perspective d’avenir ? L’évolution n’existe pas pour l’assistant, tant pour ses fonctions que sur sa fiche de paye. […] Et où sont les avantages ? Récupérer quelquefois des échantillons ? Qu’est-ce donc par rapport à ce que nous offrent les grandes sociétés ? : 13e voire 14e mois, participation aux bénéfices, stock-options… Et au-delà d’un véritable salaire qui est le digne reflet de tant d’investissement en études, elles nous offrent une carrière, une évolution qui est un des moteurs de l’existence.

Autrefois, ce qui faisait avancer l’assistant, c’était l’espoir, je dirai même l’assurance de s’installer un jour à son propre compte. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Il faut un apport d’environ 20 % du prix d’achat […]. Pour réunir une telle somme, deux moyens : gagner un salaire décent afin d’épargner ou appartenir à une famille aisée […]. Dans le premier cas, les conditions sont trop rarement présentes et, dans le second, qui correspond à une faible proportion, mieux vaut y réfléchir à deux fois. En effet, […] un conseiller financier aurait tôt fait de nous trouver un meilleur investissement.

Ce n’est donc pas en jouant sur des artifices (augmenter le numerus clausus, relever la tranche de CA, revaloriser la filière officine) que vous arriverez à soigner l’hémorragie, mais seulement à la ralentir et encore…

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C’est à vous, les titulaires, de revaloriser le métier d’assistant. Les moyens sont nombreux : augmentation des rémunérations, intéressement, participations, accès au capital de l’entreprise… Je sais que ces termes peuvent faire peur à certains […], mais vous serez obligés un jour ou un autre d’y venir. Et puis dites-vous qu’un employé heureux est un employé qui travaille mieux.