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Adjoints, devenez maîtres de stage !
Les textes offrent la possibilité au pharmacien adjoint d’exercer la fonction de maître de stage. Une mission valorisante qui permet de libérer du temps pour le titulaire, à condition de l’organiser avec la même rigueur que toute autre délégation.
Le recrutement d’un adjoint dans une officine répond à la nécessité pour le titulaire de se décharger de certaines missions : il est donc logique que l’encadrement d’un stagiaire puisse être confié à un adjoint », observe Michèle Tanné, représentante des adjoints au Collège des pharmaciens maîtres de stage. L’initiative, en outre, a le mérite de valoriser et renforcer la relation de confiance entre le responsable de l’officine et son bras droit. L’accueil de stagiaires au sein de l’officine s’en trouve facilité. « Cette démarche est toujours enrichissante pour l’équipe officinale : elle incite nécessairement à se remettre en question », souligne Michèle Tanné.
Des aptitudes relationnelles
Au-delà des exigences réglementaires et des compétences, le profil de l’adjoint amené à endosser le rôle de maître de stage devra répondre à la spécificité de l’exercice, à savoir le « désir de transmettre, d’écoute, d’empathie, de dynamisme, qui constituent autant de qualités requises », indique Marc-Henri Laissus, fondateur d’Influ’up. Sans oublier « un fort sens de l’éthique et une bonne gestion du temps ». Par ailleurs, « en amont du stage, le titulaire devra expliquer à l’équipe le bien-fondé, non seulement de sa décision d’accueillir un étudiant, mais aussi celle de confier son encadrement à un adjoint, et, le cas échéant, à tel adjoint en particulier », observe Marc-Henri Laissus. « Comme dans le cas de toute délégation, celle-ci doit également reposer sur un cadre fixé à l’avance, qui définit les missions de l’adjoint et les objectifs poursuivis », note-t-il.
Impliquer l’équipe
Cela n’en fait pas pour autant l’interlocuteur exclusif du jeune. « Le binôme titulaire/adjoint doit être préservé », avertit Michèle Tanné. D’une part, parce que l’adjoint peut être à temps partiel ou n’est pas toujours disponible. Ensuite, parce que les deux parties n’ont pas les mêmes domaines de prédilection. Le volet économique, par exemple, sera souvent mieux maîtrisé par le titulaire lui-même. Le stagiaire peut, par exemple, assister avec profit à une négociation avec un fournisseur. D’où l’importance de se répartir en amont les aspects à aborder avec le stagiaire, tout en lui laissant la possibilité de poser des questions ou de solliciter un entretien avec le titulaire au cours du stage.
Dans la même logique, c’est l’équipe toute entière qui doit s’impliquer auprès de l’étudiant en fonction des compétences et de la motivation de chacun : telle préparatrice spécialiste de telle gamme pourra ainsi le former spécifiquement sur ce point.
Enfin, le stage doit être ponctué de bilans d’étape: « Il s’agit de savoir si le stagiaire se sent bien dans son environnement, s’il a assimilé un certain nombre de points, et de dégager les éléments à revoir ou à approfondir », indique Marc-Henri Laissus. Cependant, c’est le titulaire lui-même qui se chargera de l’évaluation finale.
Le pharmacien titulaire peut missionner son pharmacien adjoint pour la seule durée d’un stage et pour un étudiant donné, s’il remplit les conditions requises :
– justifier d’une expérience de 3 années d’exercice officinal ;
– suivre les formations de maître de stage ;
– s’engager à respecter la charte d’engagement signée par le maître de stage agrée.
La faculté de pharmacie et le conseil de l’Ordre concernés doivent en être avertis. Le « maître de stage adjoint » peut encadrer le travail du stagiaire, signer le rapport de stage, donner son avis sur le travail de l’étudiant et participer à un jury d’évaluation du stage.

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