UNION EUROPÉENNE : A l’Est, rien de nouveau

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Publié le 10 juillet 2004
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Même si vous le souhaitez, vous ne pourrez pas employer de pharmaciens des dix nouveaux Etats membres de l’UE avant plusieurs années. La circulation des salariés de ces nouveaux pays ne sera complète qu’à l’issue d’une période de transition de cinq ans.

Durant les deux prochaines années, la libre circulation ne sera pas effective. Un travailleur salarié devra donc toujours solliciter une autorisation de travail et la direction départementale du travail pourra toujours s’y opposer. A l’issue de ces deux ans, un bilan sera alors dressé au plan national en fonction de la situation de l’emploi. Un « blocage » supplémentaire de trois ans sera éventuellement décidé, mais des aménagements seront possibles pour les travailleurs salariés de ces pays en ouvrant certains secteurs, par exemple ceux souffrant de pénurie de main-d’oeuvre.

Le ministère distingue également les professions de santé : « Le marché national de l’emploi leur sera en principe fermé pendant cinq années de période transitoire. » Ces salariés doivent en outre satisfaire à la condition de reconnaissance de leur diplôme. « Toutefois, si un besoin local se fait sentir, la direction départementale du travail et de l’emploi concernée pourra émettre un avis favorable à la venue d’un ressortissant de l’un des nouveaux Etats adhérents », note-t-il.

Le gouvernement justifie ces mesures par « les fortes incertitudes qui pèsent sur les mouvements migratoires », « parce qu’il est impossible de faire abstraction du marché de l’emploi en France, caractérisé par de sérieuses difficultés de recrutement et, parallèlement, la persistance de plus de 2 millions de personnes à la recherche d’un emploi ». Et par le fait que la France connaît un dynamisme démographique plus important que ses voisins. L’arrivée en masse de pharmaciens lettons dans les officines françaises n’est pas pour demain.

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