Un préparateur devenu ingénieur-docteur

« La science est une véritable passion, que j’ai d’ailleurs découverte en exerçant mon métier de préparateur. Au comptoir, je ne me contentais pas de vendre, mais j’expliquais déjà aux clients le fonctionnement des médicaments », se souvient Lionel Piffault.

Des cours de soir pour poursuivre les études. En 1985, il passe le concours d’entrée au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM). Après ses heures passées à la pharmacie, il suit les cours du soir du prestigieux conservatoire à Paris. « J’ai travaillé comme un fou pendant des années, avec huit heures à la pharmacie, trois heures de cours du soir, et le dimanche pour travailler mes cours. » En 1993, il obtient le diplôme d’enseignement supérieur technique (DEST), ce qui va lui permettre d’être embauché dans le laboratoire d’électrochimie industrielle du CNAM en tant que technicien de recherche. Il part alors définitivement de la pharmacie Fougères de la gare de l’Est. « J’ai quitté cette pharmacie avec un peu de regret, je voulais vraiment faire de la recherche. Pourtant, j’avais un poste à responsabilité puisque j’étais responsable de la gestion des stocks, des achats, et aussi du personnel. Mais il n’y a pas d’évolution à long terme en tant que préparateur. »

Un virage professionnel vers la recherche. Lionel Piffault travaille alors dans le laboratoire du CNAM sur les capteurs à oxygène, ce qui lui permet en 1995 de décrocher un poste au sein de la société Heito, spécialisée notamment dans la fabrication des capteurs électroniques. Le passionné de sciences négocie alors une convention entre Heito et le CNAM afin de continuer ses recherches deux jours par semaine. Il passe sa thèse d’ingénieur-docteur en 1999, dont le sujet est la mise au point d’une électrode de pH industrielle capable d’être utilisée à 130° et sous 40 bars. Un brevet est déposé pour son invention. En 2001, il démissionne de son poste chez Heito avec le projet de monter sa société. Il crée Pilberm, localisé dans les Yvelines, avec son associé Christophe Billot, ingénieur de formation. « Nous nous sommes rencontrés Christophe et moi sur un dojo de karaté. Christophe était professeur de karaté, et avait aussi le projet de monter une société. » Deux autres salariés, un infographiste et un concepteur en contrat de qualification, viennent compléter la petite équipe. « Nous fabriquons essentiellement des logiciels didactiques à caractère scientifique. Nous avons actuellement plusieurs contrats avec des industries qui travaillent dans l’acier. »

Un logiciel de pharmacologie. Revenant à ses premières amours, la pharmacologie, Lionel Piffault décide de mettre au point un logiciel spécifiquement dédié aux médicaments et à leurs actions : Inter. Active Pharmacologie 1.0. « La pharmacologie reste ma passion. Et nous allons tenter de développer des logiciels en galénique ou en biologie par exemple, si nous trouvons des partenaires. » Ce logiciel n’est pas un outil de comptoir à proprement parler, il est surtout destiné aux étudiants en pharmacie ou en pharmacologie. Il a été testé sur cent cinquante étudiants en pharmacologie du CNAM. C’est un support de cours avec animations. Le logiciel va beaucoup plus loin que le programme de pharmacologie enseigné dans les centres de formation des préparateurs, puisqu’il comporte près de deux mille diapositives explicatives sur les médicaments. Le prix du logiciel est de 75 euros.

Pour se renseigner : société Pilberm, tél. : 01 30 79 08 40.

Lionel Piffault en dates

1961 : naissance.

1983 : obtention du BP au CFPP de Paris.

1985 : passe le concours d’entrée du CNAM.

1993 : devient technicien de recherche dans le laboratoire d’électrochimie industrielle du CNAM.

1993 : obtention du DEST (diplôme d’enseignement supérieur technique).

1995 : est embauché par la société Heito d’instrumentation électronique.

1999 : thèse d’ingénieur-docteur du CNAM en électrochimie.

2001 : création avec un associé de la société Pilberm, dont il est le gérant.