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Un choix de vie pour une vie de choix
Nouvelle version de la coopération, le volontariat international en entreprise est une excellente carte de visite pour décrocher, dès son retour en France, des postes à responsabilités au sein de l’industrie.
Partir travailler à l’étranger dès sa première expérience en entreprise était jusqu’alors réservé surtout aux hommes comme alternative au service militaire dans le cadre des seize mois de CSNE (coopération du service national en entreprise). Mais depuis la fin du service national obligatoire, ce système a été réformé et a laissé la place au VIE (volontariat international en entreprise), véritablement mis en place en février 2001. Seuls critères d’éligibilité : avoir 18 à 28 ans au moment du dépôt de candidature et être de nationalité française ou ressortissant de l’Union européenne.
De 1 100 à 3 700 Euro(s) mensuels.
« Le contrat de 6 à 24 mois est désormais renouvelable une fois au cours de cette période », précise Olivier Pageron, chargé de gérer les dossiers d’affectation de VIE au sein d’Ubifrance*. Sur le terrain, le volontaire (dont le trajet est entièrement pris en charge) perçoit des indemnités totalement exonérées d’impôts. Leur montant, fixé par le ministère des Affaires étrangères, varie entre 1 100 et 3 700 Euro(s) mensuels en fonction du pays. Cette somme diminue de 10 % si l’entreprise prend en charge le logement (cas le plus fréquent pour la branche pharmacie).
En 2002, 1 596 dossiers de VIE ont été signés par 408 entreprises françaises. Parmi elles, 11 entreprises pharmaceutiques ont expatrié 52 candidats (42 garçons et 10 filles). Cinq laboratoires se retrouvent en tête des demandes : Aventis Pharma, Beaufour, Fournier, Sanofi-Synthélabo et Servier.
« Le VIE fait entièrement partie de notre politique de recrutement. Dans un contexte où les profils internationaux confirmés sont rares, l’objectif n’est autre que de permettre à de jeunes personnes à potentiel de développer une expérience forte à l’étranger avant de les recruter », affirme Eric Laudien, responsable des relations avec les écoles et du VIE pour le groupe Servier. « Le taux d’intégration post-VIE avoisine les 100 % », informe Vincent Perrault, responsable adjoint des ressources humaines pour le laboratoire Fournier, où 70 % des contrats s’effectuent sur le continent asiatique. Jeune diplômé, 3e cycle en marketing et stage de six mois en entreprise, tel est le profil type du pharmacien candidat qui se voit confier un poste de chef de produits ou de visiteur médical. Peuvent aussi être proposés des postes de responsable de projet assurance qualité ou de coordinateur d’études cliniques. Et Eric Laudien de préciser : « La majorité de nos VIE sont recrutés parmi nos propres stagiaires. »
Cependant les laboratoires sont ouverts aux candidatures spontanées, en particulier pour les missions de visiteur médical. Vincent Perrault le reconnaît : « Nous avons actuellement des difficultés à recruter sur ce type de poste car ce métier, représentant pourtant un passage obligé pour une carrière marketing, n’est pas toujours bien perçu par les jeunes pharmaciens. Ils se heurtent par ailleurs à la maîtrise d’une langue étrangère qu’il faut savoir manier à la perfection pour répondre aux objections des médecins. »
Ce que recherchent avant tout les recruteurs ? « Des personnes qui ne veulent pas une expérience en or à tout prix mais qui désirent faire leurs preuves pas à pas au sein d’un projet d’entreprise, insiste Vincent Perrault. La motivation pour l’international est vraiment fondamentale, nous privilégions les jeunes avec une première expérience à l’étranger. »
Un excellent tremplin.
Si beaucoup de jeunes souhaitent partir à l’étranger, se retrouver seul loin de ses repères familiaux peut rendre nostalgique. « C’est vraiment l’école de la vie, mais en un an et demi on acquiert une grande maturité », assure Régis, actuellement chef de projet en cardiologie (Servier France) et ancien VIE en Allemagne (en tant que visiteur médical). « Je me suis ensuite investi à 200 % mais je ne me doutais alors pas des opportunités que m’ouvrirait mon expérience internationale », poursuit-il. Pour lui, pas de doute, le volontariat international en entreprise est une occasion unique de s’expatrier et représente un excellent tremplin professionnel, qui s’est d’ailleurs concrétisé par un poste de chef de produit international dès son retour en France. « Aujourd’hui, je capitalise tous les jours sur mon expérience à l’étranger », témoigne-t-il. Comme le souligne Vincent Perrault : « L’objectif du VIE n’est pas de devenir expatrié à vie mais de faire ses preuves en vivant pleinement la dynamique d’une entreprise. » Principaux postes à terme : directeur général de filiale, responsable des opérations au siège français tout comme à l’étranger, responsable de l’export, chef de produits à l’international…
Renseignements sur le VIE et offres de contrat en ligne sur le site : http://www.civiweb.com.
* Organisme sous tutelle de la DREE (Direction des relations économiques et extérieures), en charge de la gestion administrative des contrats de VIE.
« Créativité et prise d’initiatives sans bureaucratie »
– Paul Basson a effectué son VIE chef de produit à Casablanca après un mastère de marketing à HEC. Nommé ensuite responsable marketing à Hô Chi Minh-Ville puis « country manager » en Malaisie, il a pris la responsabilité des opérations aux Philippines.
« Le contrat qui lie l’entreprise et le VIE fait office d’un entretien d’embauche grandeur nature. Rien de tel pour une mise en situation réelle sur des postes à responsabilités ! Tout ceci pousse à la créativité et à la prise d’initiatives sans trop de bureaucratie… Mais on ne manage pas de la même façon en France qu’au Maghreb ou qu’au Vietnam. Il faut savoir s’adapter. Evidemment, l’arrivée en Asie pour un Européen est un choc. Nos repères se trouvent modifiés, la séparation avec les proches est souvent difficile à gérer. Mais après tout, c’est un choix de vie à assumer. Professionnellement, la clé de la réussite consiste à faire profil bas, à savoir écouter puis à agir ensuite. On est jeune et attendu au tournant. J’ai pris conscience que nos référentiels ne sont pas forcément valables dans d’autres pays et j’ai appris à me remettre en cause. Ce n’est pas facile au début, mais ça vaut le déplacement ! »
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