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SYNDICATS PROFESSIONNELS : Lequel êtes-vous prêt à suivre ?
FSPF, UNPF, APLUS, USPO : quel syndicat professionnel est le plus proche de vos propres convictions ? Pour le savoir, nous vous invitons à découvrir – ou redécouvrir – les idées politiques des quatre principales organisations qui composent le paysage syndical pharmaceutique français.
Une bonne surprise. D’après les chiffres fournis par les quatre syndicats (voir encadré), la profession compterait 15 166 syndiqués soit 55 % des titulaires (65 % des pharmacies). Un score largement honorable comparé aux autres professions en général et aux médecins en particulier qui en comptent moins de 20 %. Malgré tout, les syndicats auraient perdu entre 20 et 30 % de leurs effectifs en 15 ans. « Dans le Nord-Pas-de-Calais, où il reste un peu plus de 50 % de pharmaciens syndiqués, nous étions plus de 80 % il y a peine douze ans », regrette Patrice Devillers, président de l’USPO. « On constate en moyenne 3 à 4 % de baisse par an au niveau national, remarque Claude Japhet, président de l’UNPF. Les adhésions dépendent beaucoup du contexte économique et social de la profession. Les crises amènent toujours du monde. Mais lorsque tout va bien… »
Car les pharmaciens sont volatils : aussi prompts à se syndicaliser qu’à oublier de régler leur cotisation. Dans leur ensemble, ils ne s’adressent aux syndicats que lorsqu’ils sont directement confrontés à un problème. Que leurs relations avec la caisse primaire s’enveniment, qu’une création ou un transfert à deux pas de leur officine les agacent, et les voilà qui frappent à la porte du syndicat. « On les aide, on fait notre boulot pour tenter de trouver une solution, ils paient leur cotisation un an, deux ans puis ils disparaissent », déplore Claude Japhet. Pourquoi ce désintérêt ? « Beaucoup de confrères ne perçoivent pas la dimension politique que peut revêtir leur exercice, commente Gérard Boucher, président de l’APLUS. L’indifférence, l’individualisme, la concurrence extrême entre pharmaciens expliquent aussi les choses. Mais je crois surtout qu’on ne leur fait pas de propositions d’avenir qui leur donnent envie de s’investir. » « Beaucoup de jeunes arrivent dans des officines où tout est réglé, bien huilé, ils ont tendance à se replier sur eux-mêmes, note Patrice Devillers. Le pharmacien ne voit pas plus loin que ce qui lui arrive. »
Une affaire de lobbying.
Pour expliquer cette contraction régulière du nombre de syndiqués, tout le monde s’accorde à penser que le problème est avant tout de l’ordre de la communication. Les syndicats ont du mal à se « vendre » mais surtout à montrer leurs résultats. « Les confrères ne savent pas toujours ce que le syndicat fait pour eux », regrette Bernard Capdeville, président de la FSPF. « Peu de confrères ont réellement conscience de ce que font les syndicats, renchérit Claude Japhet. Si par exemple SESAM-Vitale évolue, c’est parce qu’il y a des représentants de la profession qui font avancer les dossiers, négocient et obtiennent des résultats. » Et plus les pharmaciens s’éloignent des syndicats, moins ceux-ci ont de poids pour négocier. « En ne vous syndiquant pas, vous affaiblissez la profession, dénonce Bernard Capdeville. Vous nous privez des moyens de négocier, en termes politiques et techniques. Notre pouvoir de lobbying dépend largement de nos arguments qui doivent êtres solides, argumentés juridiquement et économiquement, ce qui requiert du personnel qualifié. » Tantôt force de propositions pour faire évoluer les textes régissant la profession, tantôt force de défense des intérêts de la profession, dans ces deux missions principales la réussite des négociations menées pas un syndicat est intimement liée à l’intensité de son lobbying. « Depuis cinq ou six ans, députés et sénateurs reconnaissent qu’il existe un lobby pharmacien qui porte ses fruits, constate Claude Japhet. Il est lié aux pharmaciens devenus parlementaires, mais surtout à la présence des représentants syndicaux au moment des débats et des votes dans les assemblées. Nous avons été de tous les combats, parfois jusqu’à cinq heures du matin. Les parlementaires savent que des pharmaciens les écoutent et les regardent lorsqu’ils s’expriment ou qu’ils votent, et ce n’est pas pareil que de le faire à huis clos. » Le vote du dernier PLFSS aura permis d’en mesurer les effets. Les projets initiaux du gouvernement concernant le TFR étaient autrement corsés pour la profession : Jean-François Mattei souhaitait le généraliser… à la classe thérapeutique. Les dégâts auront au moins été limités.
Les positions des quatre syndicats sur les principaux dossiers de la profession sont détaillées en pages 24 à 30.
Repères
L’existence des syndicats professionnels remonte à la loi du 21 mars 1884, complétée par celle du 12 mars 1920 qui proclame la liberté syndicale. Avant la Seconde Guerre mondiale, il existait plus de 100 syndicats de pharmaciens d’officine. Le gouvernement de Vichy, hostile au syndicalisme, a regroupé les pharmaciens en une organisation coopérative unique et dissous syndicats et groupements. Une ordonnance de novembre 1945 réintégrera les syndicats de pharmaciens dans leurs droits et leurs attributions.
FSPF (FÉDÉRATION DES SYNDICATS PHARMACEUTIQUES DE FRANCE)
– Créée en 1878
– Nombre d’adhérents : 9 347
– Cotisation annuelle : 215 Euro(s)
– Président : Bernard Capdeville, 1er vice-président : Alain Faidherbe, 2e vice-président : Jean-Pierre Lamothe
Publicité– 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09
– Tél. : 01 44 53 19 25
UNPF (UNION NATIONALE DES PHARMACIES DE FRANCE)
– Créée le 18 avril 1899
– Nombre d’adhérents : 1 529
– Cotisation annuelle : de 0 à 2 salariés 500 Euro(s), de 3 à 4, 700 Euro(s), 940 Euro(s) de 5 à 7 et 1 100 Euro(s) à partir de huit salariés
– Président : Claude Japhet, vice-présidents : Michèle Gervason, Jean Kelber, Pascal Richez
– 57, rue Spontini, 75116 Paris
– Tél. : 01 53 65 61 71
APLUS (ACTION PHARMACEUTIQUE LIBÉRALE D’UNION SYNDICALE)
– Créée dans la nuit du 4 août 1999 (sécession de la FSPF)
– Nombre d’adhérents : 2 290
– Cotisation annuelle : 185 Euro(s)
– Président : Gérard Boucher, vice-président : Patrick Zeitoun
– 2, rue Récamier, 75007 Paris
– Tél. : 01 42 22 92 74
USPO (Union des syndicats de pharmaciens d’officine)
– Créée le 22 octobre 2001 (sécession de la FSPF)
– Nombre d’adhérents : 2 000
– Cotisation annuelle : 185 Euro(s)
– Président : Patrice Devillers, vice-président délégué : Charles Barrière, vice-présidents : Christian Grenier, Philippe Lepée, Philippe Vacherand
– 71, rue Chardon-Lagache, 75016 Paris
– Tél. : 01 46 47 20 80
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