L’utipiste a réalisé ses rêves

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Publié le 6 janvier 2007
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Elle avait une vocation : la pharmacie. Une fois celle-ci assouvie, il lui restait à concrétiser une passion : la formation. Aujourd’hui présidente de Form’Utip, Michèle Gallon nourrit encore beaucoup de projets, dont le DIF.

Avec une soixantaine de formations et 700 à 800 stagiaires à gérer chaque semestre, les bureaux de Form’Utip vivent au rythme des sonneries de téléphone. Pivot de la structure, Michèle Gallon, le sourire aux lèvres, orchestre de main de maître la symphonie. Il faut dire que la formation est sans doute le moteur de sa carrière. Titulaire dès la sortie de la faculté dans une ville de la banlieue de Clermont-Ferrand, Michèle Gallon n’a jamais cessé de se former. « Participer à toutes les sessions qui nous permettaient de nous perfectionner était essentiel pour moi. Mais lorsque j’ai débuté, nous n’étions pas très nombreux à le faire de manière assidue… »

Une conviction qui la désigne naturellement pour reprendre l’activité de déléguée UTIP pour sa région en 1989. « J’organisais des soirées de formation sur différents thèmes », se souvient-elle. Gérer l’ensemble de la logistique, à savoir choisir un thème porteur, trouver le ou les intervenants, recevoir 150 à 250 confrères et parfois même quelques clients intéressés par le thème abordé ne l’effraient pas. « Cela ne m’a jamais semblé lourd à gérer en plus de mon officine, soutient-elle. Lorsqu’une activité vous plaît, la tâche, même si elle suppose un surcroît de travail, n’est pas rebutante. »

Allier formation et convivialité.

Durant plus de dix ans, Michèle Gallon organise pour quatre départements (Puy-de-Dôme, Allier, Cantal et Haute-Loire) soirées de formation et congrès avec toujours le même souci : offrir une information de qualité et créer l’événement dans une ambiance chaleureuse. C’est ainsi qu’elle réunit pour une formation sur le diabète divers symboles du sucre : un producteur de miel, une machine à barbes à papa… Un séminaire sur les vaccins se conclura par un buffet réunissant des produits culinaires du monde entier.

« J’ai toujours cherché par ces animations à créer une ambiance conviviale et agréable pour mes confrères. C’est un peu comme une famille, et, lorsqu’on les réunit, on a envie de bien les recevoir », confie Michèle. Des années durant lesquelles elle engrange moult souvenirs. « Un congrès sur la diététique est tombé le jour d’une grève générale. Difficile de faire pire pour compliquer à souhait l’organisation… Pourtant, nous avons réussi à faire venir de Paris tous les intervenants prévus. »

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Lorsque l’occasion se présente, en 1992, Michèle Gallon choisit de vendre son officine pour se consacrer exclusivement à la formation. L’OPCA-PL et le FIF-PL lui offrent une opportunité sans précédent de développer plus encore cette activité et pas seulement comme organisatrice : elle animera aussi avec l’une de ses consoeurs un stage dédié au maintien à domicile.

Form’Utip prend une dimension nationale.

L’expérience acquise en région sera fort utile à Michèle Gallon lorsqu’elle accepte la proposition qui lui est faite de reprendre la structure Form’Utip. « J’ai gardé l’UTIP en soirées pendant trois ans, puis j’ai dû arrêter car Form’Utip prenait trop d’importance. » Présidente de cette nouvelle structure, Michèle Gallon planifie, coordonne et organise l’ensemble des formations qui se déroulent en journée, pour les titulaires et l’ensemble des équipes officinales.

De Lille à Marseille, Form’Utip propose diverses formations agréées dans le cadre de la formation continue. « La plus grande difficulté réside dans le choix des intervenants, explique la pharmacienne. Je suis très vigilante sur leurs compétences, la capacité à proposer des formations de haut niveau répondant aux attentes de chacun. » Pour mieux s’en assurer, Michèle Gallon a mis en place un système de fiches d’évaluation, soigneusement « épluchées après chaque formation ». Quant aux choix des thèmes : « Ils changent au gré des avancées médicales, des sorties de la réserve hospitalière de certains produits et de l’évolution de notre profession de pharmacien d’officine, souligne-t-elle. Ainsi, nous organisons depuis quatre ou cinq ans des sessions sur la cancérologie qui ont de plus en plus de succès en raison des nombreux médicaments sortis de la réserve hospitalière dans ce domaine. Le stage qui se déroule sur une journée va d’ailleurs sans doute être désormais proposé sur deux jours tant l’actualité pour les officinaux est importante. »

Jamais à court d’idées, Michèle Gallon ne compte pas ses heures pour mener à bien la mission qu’elle s’est fixée, à savoir : tout mettre en oeuvre pour donner envie aux pharmaciens de sortir de leur officine et de se former. « Je n’ai pas vraiment d’horaires. Ce n’est pas parce que je ferme la porte du bureau le vendredi soir que s’annonce forcément un week-end sans Form’Utip, concède-t-elle. Il m’arrive de travailler tard dans la nuit sur un projet. Mener à bien autant de formations concentrées sur quelques mois suppose un gros investissement, d’autant que nous sommes une toute petite équipe : deux personnes à plein temps et un mi-temps. »

Objectif DIF.

Des heures accumulées qui ne font guère frémir Michèle Gallon, persuadée qu’il est nécessaire de toujours pousser plus avant. « C’est vrai qu’aujourd’hui notre métier est devenu plus difficile. Il nous faut être bon partout. Mais j’ai envie de dire aux pharmaciens de foncer ! Je suis persuadée que l’on peut y arriver en mettant du coeur à l’ouvrage. »

Autre cheval de bataille défendu par Michèle Gallon : le droit individuel à la formation. « Trop peu de pharmaciens connaissent le DIF, c’est pour cela que nous leur envoyons systématiquement un document pour les renseigner. Nous recevons aussi beaucoup d’appels de pharmaciens qui souhaitent en savoir plus. » Interrogée sur son parcours, Michèle Gallon n’hésite pas une seconde : si c’était à refaire, à coup sûr, elle prendrait la même voie même si d’autres passions comme celle des fleurs ou des voyages l’animent aussi. « J’ai quasiment fait le tour du monde. Les voyages et la formation sont deux univers finalement assez proches : ils obligent à sortir de son cocon, ouvrent l’esprit et nous rapprochent des autres, » conclut-elle.

MICHÈLE EN QUELQUES DATES

– 1968 : diplôme de pharmacie.

– 1970 : titulaire dans la banlieue de Clermont-Ferrand.

– 1971 : première formation sur la communication.

– 1989 : entre à l’UTIP comme déléguée régionale.

– 1992 : vend son officine.

– 1998 : prend la direction de Form’Utip.