L’épuisement professionnel menace un pharmacien sur deux

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Publié le 9 septembre 2017 | modifié le 1 avril 2025
Par Loan Tranthimy
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La profession de pharmaciens est en souffrance. Je suis ravi que les universitaires se saisissent du problème pour obtenir des données précises. » La réaction d’Hugues Videlier, membre du Conseil central A de l’ordre national des pharmaciens, fait suite à la publication d’une enquête en ligne réalisée par la faculté de pharmacie de Clermont-Ferrand, en collaboration avec le CHU de la ville, la faculté de pharmacie de Lille et les ordres régionaux de pharmaciens. Menée du 17 avril au 17 juillet 2015, cette étude publiée dans le journal Plos a évalué pour la première fois la prévalence du syndrome d’épuisement professionnel ou burnout chez les pharmaciens d’officine. Résultat : sur les 1 322 répondants au questionnaire « Maslach Burnout Inventory-MBI », un sur deux (56 %) se dit en situation de burnout. La moitié d’entre eux présentent un syndrome d’épuisement professionnel modéré à sévère. Selon David Balayssac, maître de conférence à l’université et coordinateur de l’étude, « ce syndrome concerne principalement les hommes, installés dans les grandes zones urbaines ». Par ailleurs, « plus ces personnes sont touchées par la maladie, plus elles consultent les médecins, consomment des médicaments, notamment des hypnotiques. Et elles ont moins recours aux loisirs pour gérer ce mal être », ajoute David Balayssac. Pour Hugues Videlier, qui a créé en 2016 l’association Aide et dispositif d’orientation des pharmaciens (ADOP*) à destination des pharmaciens en Rhône-Alpes, ce mal-être est majoritairement lié aux difficultés économiques rencontrées par les titulaires. « Or cette profession méconnaît les dispositifs d’aide et d’orientation. Notre association a vocation à devenir nationale pour proposer une écoute anonyme aux pharmaciens. »

(*) ADOP : 0800 73 69 59 Service téléphonique gratuit et anonyme ouvert 24h/24 et 7j/7

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