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Lâchez prise
Vous avez le sentiment d’être débordé, stressé, de devoir contrôler en permanence vos collaborateurs pour que les choses avancent. Ce qui vous rend irritable et génère une mauvaise ambiance au sein de l’officine. Il est probablement temps de prendre du recul et de laisser votre équipe tranquille…
Le lâcher-prise consiste, sur le plan managérial, à se détacher des postures inappropriées, qui nuisent à l’épanouissement personnel, et qui finissent par vous pourrir la vie et celle des autres », lance en préambule Carole Laubry, associée fondatrice de Resultence, un cabinet spécialisé en transformation culturelle et managériale. Première étape : prendre conscience des nuisances sur soi et sur les autres. « En acceptant d’engager le processus, on est déjà dans la démarche qui va permettre de changer son mode de fonctionnement, confirme Hugues Marchat, président d’Allience Bretagne, un cabinet spécialisé dans la stratégie, la conduite de projet, l’organisation et le management des entreprises. » Le problème ? Bien souvent, cette prise de conscience arrive trop tard, alors que se sont installées des pathologies comme le mal de dos ou l’insomnie, « voire un état de stress qui peut aller jusqu’au burn-out dans les cas les plus extrêmes », complète Hugues Marchat.
SE METTRE à la place de l’autre
Pour que « le déclic » de changer d’attitude survienne, Carole Laubry reproduit dans ses séances de coaching des situations que le manager est amené à vivre au quotidian. « À travers des exercices de mise en situation, je vais par exemple faire comprendre au coaché qu’il ne sert à rien d’aller contrôler un collaborateur cinq fois dans la matinée pour vérifier que le travail avance bien. Celui-ci se sentira étouffé et risque de développer des stratégies d’évitement qui le conduiront à devenir sous performant. Mieux vaut se contenter de lui fixer un point intermédiaire à 10 h 30, puis de vérifier à midi que la mission a été remplie. »
Une fois la prise de conscience actée, Carole Laubry travaille sur la confiance en soi et envers les autres. « Je multiplie, là encore, les petits exercices où je confronte la personne à des situations où elle devra dire non. Je vais par exemple la faire aller dans un restaurant où elle va commander un plat. Avant d’être servie, elle devra rappeler le serveur pour l’informer de sa décision de changer de plat. » L’objectif est d’exposer les personnes coachées à des situations qu’elles ne savent pas gérer pour parvenir progressivement à leur faire éprouver de plus en plus de confiance.
BAISSER son niveau d’exigence
« Les managers qui ont du mal à donner du lest sont en général très exigeants envers eux-mêmes et envers les autres, rappelle Alain Duluc, responsable des formations « Développement personnel appliqué » à la Cegos. Pour reprendre une image équestre, lorsque vous êtes à cheval, vous ne devez pas tirer trop fort sur les rênes afin de ne pas blesser votre monture. Mais en même temps, vous ne devez pas trop les relâcher afin de garder la main sur le cheval. C’est un peu la même chose en management. Il faut trouver le juste équilibre entre le fait de contrôler et celui de laisser de la liberté. »
Pour arriver à trouver le bon dosage, il faut concentrer la bonne énergie au bon endroit. Autrement dit, il faut faire le distinguo entre ce qui figure dans son champ de pouvoir, et que l’on peut donc maîtriser, et ce sur quoi on ne peut pas agir. « Par exemple, un titulaire d’officine maîtrise l’organisation de ses équipes, la gestion de ses stocks… Il n’a en revanche aucune prise sur le livreur du répartiteur qui est en retard sur une livraison. Cela ne sert donc à rien de râler contre lui. Mieux vaut concentrer son énergie dans des domaines où l’on peut agir », note Hugues Marchat.
FIXER des objectifs
Il est également inutile d’espérer agir sur les aspects psychologiques et comportementaux de ses collaborateurs. « On entre là dans une sphère hors du périmètre du manager, explique Hugues Marchat. S’énerver sur un préparateur parce qu’il a un mode de fonctionnement qui n’est pas celui du titulaire ne lui fera pas changer de comportement. Mieux vaut se concentrer sur la définition des objectifs qu’il aura à remplir, en lui laissant une certaine liberté de comportement pour atteindre ses objectifs. » Exemple ? Vous pouvez par exemple très bien dire à un collaborateur qui passe trop de temps à ranger les commandes dans le back-office qu’il devra désormais consacrer une demi-heure de moins à cette tâche afin d’épauler l’équipe au comptoir, mais en lui demandant comment il compte s’organiser
APPRENDRE à positiver
Le lâcher-prise suppose aussi d’adopter un mode de pensée positif. Selon la formule consacrée, mieux vaut voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Il faut donc s’entraîner mentalement à être indulgent envers les autres. Et Alain Duluc de conseiller : « Si vous n’êtes pas pleinement satisfait du travail d’un collaborateur, il faut éviter de lui dire “ce n’est pas grave, tu feras mieux la prochaine fois”. Mieux vaut lui dire “c’est bien” , tout en lui donnant des conseils bienveillants qui lui permettront effectivement de s’améliorer… »
Cet entraînement, que l’on doit suivre au quotidien, comme on fait des assouplissements, va permettre d’évacuer progressivement le stress et d’être plus disponible dans la relation avec les autres. « Pour lâcher prise, il faut aussi être capable de vivre l’instant présent, complète Alain Duluc. Alors le week-end, plutôt que de penser à l’officine, il faut essayer de profiter pleinement des moments de détente en famille. »
58 %
C’EST LE TAUX DE DIRIGEANTS qui attribuent la dégradation de leur état de santé au stress lié au travail, et 15 % incriminent le manque de moments de décompression et d’activité physique.
Enquête OpinionWay-MMA 2017
POUR ALLER + LOIN
→ Consultez le livre Lâcher-prise en entreprise de Julien Pouget. L’auteur y décrypte les carcans de l’entreprise et propose des solutions pour faire évoluer les pratiques managériales.
IDÉE REÇUE
Lâcher-prise ne veut pas dire « s’en foutre » ! N’ayez aucun scrupule à faire retomber la pression qui vous mine et qui déteint sur vos collaborateurs.
BénéficesTout le monde y gagne
Lorsqu’on l’interroge sur les vertus du lâcher-prise, Hugues marchat, président d’allience Bretagne met en avant la liberté. « Lâcher prise permet de se retrouver, d’être réellement ce que l’on est, et de s’affranchir de toutes ces règles et contraintes sociétales qui font que notre comportement est souvent dicté par les autres. » « Lorsqu’on lâche prise, on retrouve aussi du plaisir et un sentiment de satisfaction, complète Carole Laubry, fondatrice du cabinet resultence. On est plus dans l’écoute et dans l’empathie. On développe une intelligence émotionnelle et relationnelle qui permet de percevoir les attentes et les besoins des autres. »
Les bénéfices se mesurent aussi sur le plan professionnel. « Un manager qui sait lâcher prise est un manager qui délègue, qui se contente de vérifier que les objectifs ont bien été atteints…, rappelle alain Duluc de la Cegos. Ce faisant, il peut faire davantage de choses. Et en même temps, il a une équipe plus impliquée et plus motivée, et qui est du coup plus performante. L’ambiance au travail est aussi plus détendue, et les clients apprécient eux aussi le changement… »
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