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La FSPF veut un diplôme de pharmacien clinicien en huit ans une équation possible ?
Faut-il rallonger la durée des études de pharmacie de deux ans ? Cette hypothèse soutenue par la FSPF suscite de vives réactions.
Manuel Valls a mis le pied dans le plat. En clôture de la grande conférence de la santé le 11 février, il a déclaré que la réforme du troisième cycle des études médicales sera mise en œuvre dès la rentrée 2017, « avec une extension de la réflexion à l’odontologie et à la pharmacie ». Sans se prononcer sur la durée, ni le grade, le Premier ministre espère par cette mesure harmoniser le cursus universitaire français avec le dispositif européen dit LMD : licence (trois ans), master (cinq ans) et doctorat (huit ans).
Cette annonce est aussitôt saluée par la FSPF qui milite en faveur d’un internat pour tous les étudiants en pharmacie, sans distinction. Ce qui suppose pour le syndicat un rallongement de deux ans des études pour la filière officinale et industrielle. « Les paramédicaux vont atteindre le niveau de bac + 5. Si on ne fait rien, la pharmacie sera rétrogradée », déclare Philippe Gaertner, président de la FSPF, persuadé que ces deux années représentent une opportunité de mutation du métier. « Notre ambition est de préparer l’avenir. Avec la raréfaction de la ressource médicale, ces futurs pharmaciens seront armés pour répondre aux évolutions de leur rôle d’acteur de santé publique, dans le cadre d’un réseau de 23 000 pharmacies et de 55 000 pharmaciens répartis harmonieusement sur le territoire », insiste le représentant syndical. Cette demande de la FSPF a pris tout le monde de court.
Quid des officines en difficulté ?
Doyenne de la faculté de Nantes, Virginie Ferré, membre de la Conférence des doyens, avoue, prudente, que l’institution a déjà entamé la réflexion sur un éventuel rallongement des études en raison d’un programme trop dense de la quatrième année. « Mais la FSPF nous a surpris sur la durée, reconnaît-elle. Rajouter deux ans d’études ne réglera pas le problème économique des officines. L’importance est de savoir si l’on veut aller vers un pharmacien clinicien, si l’on veut donner aux pharmaciens de nouvelles missions. C’est une vraie discussion à avoir dans chaque UFR, avec l’Ordre, les étudiants et les pharmaciens. »
L’Ordre des pharmaciens devra lui aussi délibérer sur cette question, même si sa présidente estime que « la profession officinale a d’autres urgences à régler ». « Les études pharmaceutiques sont déjà dans le schéma LMD conformément au cadre européen prévu par le processus de Bologne, par les décrets et arrêtés qui ont été pris. Il me semble plus raisonnable d’attendre au moins l’évaluation de ce schéma LMD », souligne Isabelle Adenot. Une position que partagent les représentants des étudiants en pharmacie. « Avant de rallonger la durée des études, il faut d’abord savoir si la formation actuelle est adaptée aux exigences du métier de demain. Cela nécessite une réflexion globale », martèle Nassim Mekeddem, président de l’ANEPF.
Gilles Bonnefond, président de l’USPO, met en garde contre « le risque de découragement des étudiants. Plutôt que de rallonger les études, pourquoi ne pas revoir les programmes et utiliser la formation continue pour être performant sur des nouvelles missions ? »
De plus, ne risque-t-on pas de créer deux catégories de pharmaciens ? A cette question, Dominique Porquet, président honoraire de la Conférence des doyens, veut rassurer. « Il est possible d’envisager la validation des acquis de l’expérience. » Et d’affirmer : « Je comprends les réticences, mais on n’a pas vraiment de choix ».
Des nouveaux savoirs à foison
Quels contenus pédagogiques donner aux futurs étudiants en cas de rallongement des études ? La FSPF a formulé plusieurs pistes : renforcer les connaissances pharmaceutiques sur les pathologies lourdes, le maintien à domicile, la pratique des injections simples, la protection sociale, le management, la communication, la déontologie ou encore le travail en interprofessionnalité.
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