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« Face au changement, il y a trois possibilités : accepter, se battre ou fuir »
Pour le coach et conférencier Frédéric Adam, le changement est sain et inhérent au développement de l’entreprise. Mais aussi naturel qu’il puisse paraître, les résistances à celui-ci le sont tout autant. Comment faire accepter le changement à ses équipes sans qu’il ne soit vécu comme quelque chose de déstabilisant et anxiogène ?
PM Comment avez-vous trouvé l’inspiration pour écrire votre premier livre Mon boss veut tout changer, pas moi ! ?
FA Il y a tout d’abord l’idée de la transmission familiale. J’ai passé vingt ans de ma vie professionnelle dans une entreprise familiale, le laboratoire Rivadis, qui est parvenue à la troisième génération. J’ai alors pu constater que le changement est permanent dans la vie d’une entreprise. Et puisque l’entreprise n’est que changement, celui qui porte un intérêt au changement va aussi se soucier de la performance de l’entreprise et de son succès. Dans mon livre, j’ai opté pour un ton décalé, car je ne voulais pas en faire un livre d’expert, mais plutôt un roman où chacun puisse s’y retrouver. Je veux que mes lecteurs comprennent qu’ils ne sont pas les seuls à bien ou mal vivre les changements de leur entreprise.
PM Pourquoi le changement en entreprise est-il souvent mal vécu par les salariés ?
FA Un changement contraint est souvent mal vécu, car les collaborateurs ont peur de ne pas réussir, de perdre leur emploi, de ne pas être au niveau, etc. C’est un peu comme une pièce de la commedia dell’arte : les salariés doivent s’adapter au changement. Ils sont inquiets, sans l’avouer. Et du coup, ils s’y opposent. De leur côté, les patrons estiment que leurs salariés ne veulent jamais rien changer. Donc, comment sortir de ce jeu relationnel pour que le changement opère ?
PM Comment un titulaire d’officine doit-il accompagner ce changement ?
FA Je défends beaucoup l’idée de mieux communiquer. Pour le patron – le changeur –, il s’agit de mieux formuler le sens de son changement, de dialoguer et de comprendre les attentes de ses collaborateurs. Les membres de son équipe vont devoir exprimer leurs craintes et en quoi ce changement est inconfortable pour leur vie professionnelle, voire personnelle. Par exemple, l’agrandissement d’un point de vente est souvent une occasion de réorganiser l’espace et d’y ajouter de nouveaux rayons. Certains collaborateurs vont être contents de ce changement et d’autres moins. Le manager, qui a lui investi de l’argent, doit accompagner ses salariés dans leur réflexion et en même temps comprendre leurs inquiétudes. Et si un chef d’entreprise décide de faire évoluer ses horaires de travail pour être plus compétitif, un salarié peut légitimement estimer que ce changement va le désorganiser dans sa vie personnelle. Dans ce cas précis, c’est normal qu’il rentre dans un processus de résistance.
PM Comment convaincre un salarié de sortir de sa zone de confort ?
FA On peut partir du principe que personne ne veut sortir de sa zone de confort. Un chef d’entreprise doit accompagner ses collaborateurs pour élargir les domaines de compétences dans lesquels ils vont se sentir bien. « Qu’est-ce qu’il te faut pour aller plus loin ? », « Que peut-on mettre en place ensemble pour travailler un peu différemment ? » La solution est de sécuriser les collaborateurs en leur rappelant aussi ce qui ne change pas.
PM Et dans le cas d’une transmission familiale, comment aborder le changement ?
FA Dans une entreprise familiale, le changement doit se préparer en amont. En s’assurant tout d’abord que sa descendance est capable et disposée à prendre la suite. Ensuite, une succession familiale suppose un changement de patron. Le successeur devra alors apprendre à se libérer de son prédécesseur (son père ou sa mère), tout à la fois en restant loyal envers son parent et en imposant ses méthodes.
PM Au moment d’un changement de dirigeant, comment ne pas déstabiliser l’équipe en place ?
FA Les ingrédients sont les mêmes. On réunit les équipes pour annoncer le départ du patron et l’arrivée du nouveau. Ensuite, on fait parler les salariés sur leurs émotions, leurs peurs, ce qu’ils voudraient conserver de l’ancien manager et ce qu’ils attendent du nouveau, etc. Face au changement, il y a trois possibilités : accepter, se battre en ayant le courage d’essayer de coconstruire un projet d’entreprise ou fuir la situation et changer de boulot.
PM Quel regard portez-vous sur l’inclusion des personnes en situation de handicap dans le milieu professionnel ?
FA Les sentiments vis-à-vis de l’embauche d’une personne porteuse d’un handicap peuvent être multiples. On peut ressentir à la fois de la fierté parce que c’est une décision juste et en même temps craindre les adaptations que cela requiert dans l’entreprise et pour les collègues. Si, par cette initiative, je donne du sens au discours de l’entreprise concernant la responsabilité sociale, je dois aussi créer toutes les conditions pour intégrer le (s) travailleur (s) handicapé (s).
BIO EXPRESS
1993
Diplômé d’un master à l’école de commerce Omnes Education à Bordeaux.
2000
Directeur de site industriel du laboratoire Rivadis. 2006
Directeur général du laboratoire Rivadis.
2017
Coach professionnel certifié, consultant et conférencier libéral.
2021
Sortie de son premier livre Mon boss veut tout changer, pas moi !
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