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Équipe : 6 conseils pour les jeunes managers
La valeur n’attend pas le nombre des années. Mais comment s’imposer face à un salarié beaucoup plus âgé que soi ? Car si la jeunesse d’un titulaire n’est pas un frein au management, elle peut générer des tensions. Certains comportements sont à éviter.
Si aujourd’hui la moyenne d’âge des titulaires en France est de 48 ans, certains franchissent le pas de l’installation à la trentaine, ou même avant. « J’installe des pharmaciens de plus en plus jeunes. Il s’agit souvent de personnes qui profitent d’un apport parental ou qui se retrouvent dans une SELARL », témoigne Stéphane Simonetti, directeur commercial de l’agence Channels. A peine sortis de la faculté, certains deviennent chef d’entreprise. Un plus ? « Les jeunes managers ne disposent pas du savoir-faire de leurs aînés mais ils ont l’avantage d’être plus dynamiques, d’apporter leur énergie à l’équipe », constate Joëlle Imbert, consultante (If Consulting) et auteur du livre Jeunes managers, nos talents pour l’avenir (éditions INSEP).
1 Rester humble
Arriver en pharmacie avec une vision « moderne » donne évidemment envie de tout changer, de mettre en marche « sa » révolution. « Mais attention à ne pas jouer au petit chef, au risque de braquer les salariés ! », met en garde Joëlle Imbert. Pour cette spécialiste du management générationnel, la confiance en soi s’avère essentielle pour ne pas avoir tendance à compenser le manque d’assurance par un excès d’autorité. L’équipe en place peut émettre des réticences de prime abord à se retrouver sous les ordres de quelqu’un plus jeune. « Le scénario idéal est de pouvoir discuter ensemble avant la reprise effective de l’officine, pour évincer les a priori. Tout se passe bien à partir du moment où le jeune fait profil bas », rapporte Stéphane Simonetti.
2 Faire ses preuves
« On n’est pas forcément meilleur quand on est jeune », estime un pharmacien qui, à 31 ans, a repris une officine en Eure-et-Loir avec une équipe de 6 personnes âgées de 40 à 50 ans. Même s’ils constituent un gage de qualité et de stabilité, les collaborateurs se demandent toujours si le « nouveau » sera à la hauteur. Mais ce jeune titulaire en est persuadé, « la solution pour faire passer ses messages passe par le fait de montrer l’exemple à travers une implication au quotidien à l’office ». Autrement dit, il faut « bosser dur » et se mettre directement au comptoir pour afficher ses compétences et pouvoir se faire respecter.
3 Se donner le temps
« Inutile de vouloir imposer ses idées d’emblée, aussi excellentes soient-elles. Car, en général, les gens n’aiment pas le changement », prévient Joëlle Imbert, qui conseille de respecter un temps d’observation de deux à quatre mois avant changer quoi que ce soit. Cela permettra de bien comprendre le fonctionnement de l’officine et de cerner les qualités de uns et des autres afin d’optimiser les compétences de ses collaborateurs par la suite. « Le jeune titulaire doit se positionner clairement comme quelqu’un qui cherche à comprendre et ne pas hésiter à expliquer sa démarche », poursuit Joëlle Imbert. L’objectif étant d’établir un climat de confiance positif et propice au changement. Selon les pharmaciens interrogés, un réel changement ne peut difficilement s’obtenir avant une année d’exercice.
4 Etre à l’écoute
« Une personne plus âgée apprécie toujours la prise en compte de son point de vue », confirme la consultante. N’hésitez pas à susciter des entretiens individuels formels, ou non. Ce fonctionnement évitera les situations difficiles. Pour travailler sur la même longueur d’onde, il est essentiel de bien connaître ses collaborateurs et d’échanger les points de vue. Ce préalable doit aboutir, après un trimestre environ, à une réunion avec tous les salariés et à l’annonce d’un plan d’action en fonction du savoir-faire et des suggestions de chacun.
5 Adopter une attitude positive
Ce n’est pas la solution en elle-même qui compte mais la façon dont elle est appliquée. Le message ne doit pas être ressenti comme un ordre. « Au début, les remarques doivent toujours être positives. Il faut montrer de l’intérêt à une suggestion, même si l’on n’est pas d’accord, dans le but de valoriser l’interlocuteur plus âgé », explique Joëlle Imbert. Le collaborateur se retrouve dans un état d’esprit plus ouvert au changement. Et, une fois le changement amorcé, l’écart d’âge ne comptera plus.
6 Etre prêt à gérer un conflit
En théorie, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes intergénérationnels. Mais, en pratique, certains jeunes installés se heurtent à des cas particuliers, « des personnes systématiquement négatives qui font preuve de mauvaise volonté » selon Joëlle Imbert. Jalousie ou noeud inextricable sous-tendu par la complexité des relations humaines ? Une chose est sûre : « Ignorer le problème ne mène à rien. Il doit être géré comme un cas isolé mais il faut du temps », prévient Joëlle Imbert.
Pour Philippe Luporci, installé à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), la situation a tourné au conflit pour finir aux prud’hommes… A 29 ans, il s’est retrouvé à la tête de trois adjoints plus âgés que lui. Les relations sont vite devenues tendues avec l’un d’entre eux, entravant le relais des décisions managériales. Sept ans ont passé et il ne regrette pas son aventure de jeune titulaire. L’installation n’est pas un long fleuve tranquille…
Expérience
Marion Serfaty, 29 ans, est installée depuis quatre ans à Saint-Brice-sous-Forêt (Val-d’Oise) : « J’avais 25 ans et mon associé 28 ans lorsque nous avons racheté l’officine. Un véritable challenge pour le personnel comme pour nous ! Tout s’est bien passé malgré la différence d’âge. A la pharmacie, tout le monde se vouvoie et s’appelle par le prénom, que l’on ait 20 ou 50 ans. Nous avons créé une ambiance sympathique, générationnelle, tout en forçant le respect. Malgré notre jeunesse, nous savons ce que nous voulons. Mais il faut tenir compte des antécédents de chacun pour trouver le juste équilibre. Toute nouvelle décision est amenée en douceur : mieux vaut dire « Je voudrais » plutôt que « Je veux ». Nous expliquons toujours notre méthode de travail et organisons des réunions aussi souvent que nécessaire, dont un dîner deux fois par an. Nous gérons au mieux selon notre bon sens. Je regrette vraiment de ne pas avoir eu de cours de management pendant mes études ! »
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