Eloge aux « réac-fonctionnaires »

[…] Au tout début, j’ai cru à une boutade, à un délire d’étudiant révolté et anarchiste, à un poisson d’avril à retardement. Mais non [Alain Robert et Joël Manoeuvre] ont bien réussi à convaincre quelques pharmaciens aussi tourmentés qu’eux pour former un collectif, antichambre du futur syndicat des pharmaciens fonctionnaires pouvant, quel bonheur, faire grève, travailler 35 heures ou moins, être payés 650 kF par an (oh les rêveurs !), être déchargés de leurs responsabilités de chefs d’entreprise.

Mais qui êtes-vous, des désespérés de 1968 sur le retour ? Des inconscients dangereux et égoïstes ? Ou bien les fossoyeurs de la profession ? Les trois à la fois assurément. Vous ne méritez même pas la fonction que vous exercez, vous n’êtes pas à votre place et mal dans votre peau. Si vous n’êtes pas motivés par votre métier, changez-en, mais laissez-nous en paix avec vos idées ringardes et staliniennes car ce que vous proposez c’est un goulag pharmaceutique. […]

Si vous voulez être fonctionnaires, passez les concours pour devenir pharmaciens inspecteurs ou bien pharmaciens hospitaliers (passez votre internat puis le praticat), mais faut-il en avoir le courage, car le seul courage que l’on peut vous trouver, c’est celui de vos opinions et c’est pas terrible !

A force de délivrer – pardon distribuer (sic !) – des prestations à des assistés sociaux, la jalousie vous prend et vous voulez faire partie des leurs.