Cinq clés pour redonner du sens à son travail

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Publié le 14 avril 2018
Par Chloé Devis
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Des changements externes ou un sentiment de lassitude peuvent amener les titulaires comme les salariés d’officine à perdre de vue la raison d’être de leur activité professionnelle. Repartir du bon pied ou changer de cap ? Ces deux options méritent d’entreprendre un travail d’introspection.

1Identifier les signaux d’alerte

« Avoir du mal à se lever, traîner le soir, ressentir une fatigue récurrente sans motif avéré ou encore multiplier les absences de courte durée » sont autant de symptômes d’une démobilisation dans le travail repérés par Luce Janin-Devillars, psychologue, psychanalyste et coach d’entreprise. Comme si les tâches quotidiennes n’avaient plus la signification qu’on y investissait auparavant. A ce titre, « la pharmacie est un métier ambivalent qui conjugue des missions de santé publique et des impératifs commerciaux », observe Gilles Dufour, coach de dirigeants et entrepreneurs chez Be&Lead. Or, « si le quotidien se résume à la nécessité de faire du chiffre ou à traiter plus rapidement les demandes des clients, on peut se retrouver à ne plus savoir pourquoi on est là », constate-t-il. « Si l’usure peut être liée à des évolutions dans les pratiques organisationnelles ou managériales, elle peut aussi être alimentée par le manque de communication et de reconnaissance », ajoute Luce Janin-Devillars.

2Prendre de la hauteur

Pour lever le nez du guidon, Luce Janin-Devillars invite à mieux cerner sa problématique en se posant une série de questions, armé d’une feuille de papier et d’un stylo : « Est-ce que cette officine et le travail que j’y fais me convient ? Les relations avec mes collègues et mon employeur sont-elles satisfaisantes ? Ai-je besoin de plus de responsabilités ? » Faites aussi la part des facteurs de stress dans votre vie personnelle. Aux titulaires, Gilles Dufour recommande de « planifier des plages horaires régulières pour réfléchir, lire, échanger avec d’autres… Et réalimenter ainsi la question du sens de leur pratique ».

3Redéfinir ses valeurs

Selon Gilles Dufour, le dirigeant doit reprendre la main sur deux notions clés : la mission et les valeurs de son officine. « L’éthique, le sens du service, l’expertise, la convivialité sont autant d’axes possibles à concilier avec les caractéristiques de l’officine et de son environnement, à faire évoluer régulièrement », précise l’expert. En gardant à l’esprit que ce « supplément d’âme » fera la différence avec l’officine concurrente et se traduira par un surcroît d’attractivité.

4Penser collectif

Une fois cette démarche formalisée, il s’agit aussi de remobiliser vos collaborateurs. « Vous pouvez la synthétiser dans une phrase clé, et l’afficher dans le back office, la répéter à l’occasion des réunions d’équipe, tout en faisant preuve d’exemplarité », invite Gilles Dufour. Cette question d’un sens partagé passe aussi par une meilleure prise en compte des besoins de l’équipe : « Bien délimiter les tâches à travers les fiches de postes, aider chacun à évoluer à travers la formation, la délégation, sont autant de moyens de préserver la motivation. La performance et l’implication sont ainsi accrues », note Luce Janin-Devillars.

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5Oser aller voir ailleurs

Quand le malaise persiste, la question d’un renouveau plus radical s’impose. Changement d’officine, formation ou reconversion… «Il faut prendre le temps de réfléchir et dépasser l’idée qu’on ne peut pas faire autre chose, mais au contraire, envisager les possibilités qui s’offrent à partir de ses acquis », préconise Luce Janin-Devillars. Un bilan de compétences ou quelques séances de coaching peuvent vous y aider. 

Le titulaire doit reprendre la main sur deux notions : la mission et les valeurs de son officine.
courtneyk/istock