Un lieu où muser
Image Pierre Fabre oblige, son officine de Castres s’est structurée autour d’un centre éthique et conseil. Avec deux impératifs : confidentialité et sérénité.
Quand la pharmacie Pierre Fabre se réagence et s’automatise, c’est une attraction ! Et même un tour de force pour rendre homogène et attractif un espace très cloisonné – bâtisse moyenâgeuse oblige – avec sept niveaux de sols différents. Des agenceurs locaux et nationaux ont été sollicités ainsi que l’architecte DPLG maison du groupe Pierre Fabre, Benoît Bourgeois, qui en trois ans a réagencé quinze officines sur toute la France. C’est lui qui, en toute impartialité, remportera le marché sur un « coup d’audace ». Au lieu de se restreindre au projet initial qui concernait seulement un tiers de l’espace, il propose un concept global en trois zones, autour d’un épicentre dédié au coeur de métier, le médicament. Le chantier durera quatre mois et inclura la mise en place d’un automate.
La surface de vente, de 350 m2, est structurée comme une molécule avec aux deux extrémités les zones allopathie et homéopathie ; un préparatoire vitré, à l’ancienne, sert de liaison. Autour, en satellites, la parapharmacie, l’orthopédie et l’espace nature.
La pari pour Benoît Bourgeois a été de générer un flux circulatoire dans un local s’étirant comme un boyau sur une cinquantaine de mètres. La solution : un meuble de parapharmacie courbe qui crée un appel vers le fond du magasin. Il est doté de pointillés lumineux verticaux à variation de couleur pour attirer l’oeil. Au coeur de ce meuble, une « cabane » abrite des jeux et un écran télé pour les enfants.
Ne manque que le chant des cigales.
Cet « entonnoir à clients » est enserré à gauche par le préparatoire vitré exhibant son « orgue à Cologne », et à droite par une immense image représentant une forêt de pins rétro-éclairée. Le client débouche alors dans un espace dégagé menant à la zone orthopédie mais ménageant à gauche un coin repos avec son sol de parquet clair, sa lumière tamisée, ses fauteuils de lecture et sa bibliothèque qui expose, entre autres, la collection Privat. Dernière zone, l’espace « plantes-nature » ouvre sur une cour intérieure agrémentée de végétaux.
L’impression d’espace malgré l’étroitesse du lieu a notamment été obtenue par la suppression des présentoirs et des gondoles. La création d’une arche lumineuse qui surexpose les murs (grâce à des iodures métalliques de 70 W) et sous-expose la zone de circulation génère un effet optique d’agrandissement. Le poste électricité a représenté à lui seul 30 % du coût des travaux !
Les comptoirs, des cônes recouverts de planchettes de roseau blond, sont surmontés d’un lampadaire à lumière froide pour ne pas gêner les personnes qui travaillent dessous. Une surtablette de verre à 1,12 m permet au client de se pencher, d’y poser le bras et de se rapprocher du personnel en toute convivialité et confidentialité. A l’arrière des six comptoirs de délivrance allopathique, dont un poste assis, des meubles de médication familiale à l’ancienne (des copies en noyer des meubles historiques de l’officine réalisées par un artisan ébéniste) avec en partie basse des tiroirs pour accueillir le stock de médicaments non automatisé sortant une fois tous les deux mois.
+ 20 % de chiffre d’affaires.
A l’étage, l’automate, un Apotéka 2, permet de délivrer les médicaments en deux endroits opposés de l’officine (zones allopathie et homéopathie) avec une moyenne de onze secondes par ordonnance. Le choix de l’automate a été motivé notamment par sa simplicité de fonctionnement et le faible poids de sa structure. Un impératif pour un immeuble ancien. Particularité souhaitée par Lionel Déchelette, le pharmacien qui a la responsabilité de l’officine, l’automate intègre les plus fortes rotations OTC – de manière à maintenir un merchandising parfait – et des produits susceptibles d’être délivrés au poste homéopathie.
Côté linéaires de para, simplicité et efficacité ont été privilégiées : des meubles en mélaminé laqué jaune sur fond gris sombre, sans signalétique frontale mais très finement balisés au niveau des étagères, alternent avec des trouées verticales vitrées sur la rue pour permettre aux automobilistes qui roulent au pas de voir la vie officinale.
Quelques mois après ces travaux d’envergure, Lionel Déchelette annonce une progression de son chiffre d’affaires de 20 %.
Coût
Agencement : 400 000 Euro(s)
Automatisation : 125 000
Apotéka 2 stocke l’OTC
– Emplacement : à l’étage.
– Caractéristiques de l’appareil : 3 modules de fortes rotations et 6 modules de moyennes et faibles rotations ; hauteur personnalisée des modules (2,49 m utiles) ; 2 376 canaux au minimum (toutes formes confondues), soit environ 15 000 boîtes stockées.
– Desserte : deux points d’arrivée situés à deux endroits opposés de l’officine (9 postes à desservir).
– Transitique : la délocalisation et la complexité du local ont nécessité l’utilisation de 7 tapis roulants (3 au niveau de l’automate à l’étage et 4 sous les plafonds du rez-de-chaussée), soit en tout 18 mètres de tapis. Utilisation de deux glissières hélicoïdales pour les arrivées à hauteur d’homme dissimulées dans des meubles de présentation.
– Etapes de montage :
1° Validation du phasage des travaux en réunions de chantier.
2° Installation des modules.
3° Installation du convoyage.
4° Formation à la mise en place des boîtes dans l’automate (rangement et paramétrages) et à l’utilisation des fonctions informatiques.
5° Test de toutes les connexions, dialogues et fonctionnement des échanges avec la SSII.
6° Tests de la machine et du convoyage à vide.
7° Tests de la machine pleine et du convoyage.
– Durée du Chantier : 8 jours et demi dont 7 pour le temps de pose, 1 pour le remplissage (vidage des tiroirs, transfert) et une demi-journée pour la formation. Il faut ajouter 3 jours d’assistance au démarrage.
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