On recommence tout

Réservé aux abonnés
Publié le 1 décembre 2002
Mettre en favori

En avril 2002, Laurent Zazoun se porte acquéreur d’une importante pharmacie parisienne récemment réagencée mais dont le chiffre stagne. Il décide alors de revoir complètement le concept.

La pharmacie avait bénéficié d’une forte croissance pendant quatre ans, due à la dynamisation générale de la galerie marchande et l’arrivée de grandes enseignes comme Sephora, Marionnaud ou la FNAC… pour atteindre 5 MEuro(s) de CA en 2002. Mais depuis son réagencement en mars 2001, elle stagnait. A l’évidence, les travaux avaient été ratés ! », déclare sans détours Laurent Zazoun, titulaire depuis avril 2002.

Fort de ce constat, il décide de réagencer complètement. « Les comptoirs étaient au milieu de l’officine alors qu’elle est de forme rectangulaire sur 200 m2, le plot « parapharmacie » était à l’extrême gauche. L’officine était un véritable parcours de sauts d’obstacles. Sans oublier un système de tickets comme à la Sécu : une aberration en centre commercial car l’attente fébrile des clients au comptoir inhibait tout achat spontané. »

Après un mois et demi de travaux, démarrés en septembre 2002, l’officine s’est métamorphosée. A proximité de l’entrée, on trouve un comptoir avancé dédié à la parapharmacie que deux plaques lumineuses en Plexiglas ornant sa partie avant rendent plus attractif. « Ce pôle d’attraction nous permet de donner le ton et de nous adapter à l’actualité. Nous disposons de cinq couleurs pastel différentes pour animer cette zone, grâce à un système de transformateurs commandant des néons de couleurs. A l’occasion d’Halloween, le meuble dégageait un halo orangé ! »

Au centre, dans l’axe du plot d’entrée, quatre gondoles pyramidales constituent la véritable colonne vertébrale de l’officine. « L’exposition de masse qui contribue à l’attractivité du lieu est assurée par ces gondoles, suffisamment distantes les unes des autres pour permettre une circulation aisée. La notion d’espace est considérée par les consommateurs comme l’un des tous premiers facteurs de confort » précise Ivon Boquet, de CQFD.

Publicité

Une gondole d’exposition saisonnière, plus oblongue, se distingue des autres par son fond est rétro-éclairé. « Nous avons perdu en surface d’exposition mais gagné en fluidité de circulation et en qualité d’acheminement de la clientèle vers le fond de l’officine, ce qui pour moi était l’essentiel », se réjouit Laurent Zazoun. L’officine semble de fait plus grande qu’elle ne l’était par le passé. Une impression renforcée par la présence de miroirs au fond de l’officine et par une astuce d’architecte dans l’installation du carrelage qui a été posé en diagonale pour profiler les allées.

Logique d’achat des GMS.

Les comptoirs ont été implantés à gauche et à droite pour faciliter une affluence bilatérale. Un positionnement qui permet de diminuer le sensation d’attente et surtout qui accentue la visibilité des linéaires par le personnel, limitant ainsi les vols. Les comptoirs doubles, en ailes de papillons avec exposition centrale, sont propices à la confidentialité. Les linéaires muraux, sans joues séparatrices, sobres, sont tout de même dotés d’étagères à fond et à affichage rétro-éclairés – inspirés des magasins Sephora – et animés par des colonnes-glorifieurs qui déclinent nouveautés et promotions dans des niches éclairées de couleurs pastel.

Laurent Zazoun a opté pour une exposition basse, massive, réservée aux produits de grande consommation, de façon à « coller à la logique d’achat en hypermarché. Mon officine est à mi-chemin entre la pharmacie traditionnelle et la GMS. Mon but est donc de conserver mon rôle de pharmacien, mon éthique d’homme de santé, tout en valorisant une approche purement commerciale ».

Laurent Zazoun a encore des projets d’agencement tels que des diffuseurs d’huiles essentielles, la sonorisation de l’espace en fonction de la fréquentation et par type de population, ou encore l’implantation d’un écran plasma informatif et commercial.

En deux mois de travaux, la pharmacie Italie 2 a vu sa fréquentation augmenter jusqu’à 1 600 clients le samedi. Elle devrait s’accroître encore avec l’amélioration de la rapidité de service liée à des embauches planifiées et une signalisation à l’extérieur de la galerie marchande, pour le moment inexistante.