« Moins de para qu’une consœur installée dans un village voisin »

L’imposante vitrine de l’officine de Marie-Hélène Pétavy, installée près de Riom, laisse apparaître un intérieur impeccable, surmonté d’une mezzanine servant de galerie d’exposition pour de jeunes artistes. C’est ce que peuvent voir les clients du centre commercial Leclerc, à Enval, lorsqu’ils attendent aux caisses de l’hypermarché. La titulaire, ils la connaissent, pour la plupart : « C’est presque une pharmacie de village, avec une clientèle fidèle à 90 %. Je n’ai pas les caractéristiques traditionnelles de la pharmacie de centre commercial. J’en ai les avantages, comme un grand parking, la sécurité assurée par des vigiles, et je bénéficie d’un centre qui marche bien. Je dois convenir qu’il me fait davantage vivre que l’inverse ! Par ailleurs, je n’ai aucune contrainte : le directeur du centre, avec lequel j’entretiens d’excellentes relations, me laisse tout à fait libre d’ouvrir les jours fériés ou de ne pas le faire ; idem s’il choisit de fermer plus tard un soir. Du reste, je ne le fais pas parce que des confrères assurent les gardes. »

Marie-Hélène Pétavy est en effet dans ce centre depuis vingt ans. Son installation lui a demandé, pour le moins, de la patience. Lorsque le centre Leclerc a été créé à Enval, elle avait déjà fait une demande depuis cinq ans. Et le centre lui a gardé le local vide pendant cinq autres années, jusqu’à ce qu’elle ait enfin l’autorisation de s’installer. Les petits commerces ayant tendance à disparaître dans le village après la création du centre, elle avait choisi en effet d’intégrer la galerie marchande, juste en face des caisses. « Je fais plus de conseil et moins de para qu’une consœur installée dans un village voisin », s’amuse-t-elle. Avec 3,5 Ms€ de CA, 12 salariés, dont 4 pharmaciens, 400 clients par jour, l’officine de Marie-Hélène Pétavy est au diapason de son hôte, absorbant sans frénésie les flux ininterrompus d’une clientèle semi-rurale tranquille.