Entrez dans le cercle
Depuis ses travaux de rénovation, cet été, Jocelyne Wittevrongel a vu arriver une nouvelle clientèle qui ne connaissait pas l’existence de l’officine ! Preuve s’il en est des réels bienfaits d’un agencement bien pensé. Ici, un intérieur lumineux tout en en rondeur dans une ambiance provençale chère à la titulaire. Côté clients, on apprécie l’atmosphère chaleureuse, la clarté, le calme et la sérénité.
La présidente du syndicat de l’Indre et membre du bureau national de la FSPF en charge de l’exercice professionnel, vient de réagencer pour la première fois son officine située au Blanc, à 60 kilomètres de Poitiers. « Lorsque j’ai acheté mon officine qui avait été créée en 84, je me suis contentée de déplacer quelques meubles et de supprimer des plantes encombrantes ! L’officine était très peu fonctionnelle en raison du manque de place : le préparatoire de 2 m2 se trouvait dans l’enfilade des meubles de stockage, j’avais en guise de bureau un recoin de 3 à 4 m2 sans fenêtre. Les colonnes de tiroirs se trouvaient derrière les comptoirs et je n’avais que deux modules d’exposition pour la médication familiale. Le tout sur 50 m2 dont 25 à la vente. »
C’est l’opportunité d’un doublement de la surface qui incite Jocelyne Wittevrongel à réagencer au mois de juin dernier. Elle fera appel à trois sociétés : deux d’envergure nationale, la troisième étant un agenceur connu à l’échelle locale, Frédéric Durand. Jocelyne Wittevrongel attend d’eux qu’ils lui apportent la bonne idée qu’elle n’avait pas eue, un concept autour de couleurs chaudes, provençales, qui échappe aux vert, bleu, gris traditionnels… Elle opte finalement pour Frédéric Durand, qui a pour habitude de travailler avec des artisans locaux et qui avait réalisé trois projets différents dénotant une vraie réflexion sur l’agencement de son officine. Dernier élément décisif : le prix. Frédéric Durand chiffrait son projet à 650 000 F hors taxes, ses concurrents à 850 000 F. Un devis qui sera respecté malgré quelques surprises au niveau du gros oeuvre.
Du plan de base réalisé par Jocelyne Wittevrongel, l’agenceur retiendra la façade, sans en rien changer pratiquement : le mot « Pharmacie » écrit en lettres métalliques, opaques et éclairées par des spots pour respecter les directives des Bâtiments de France, des encadrements de vitrines en néons verts discrets et des croix stylisées sur chaque vitrine. L’agenceur a également installé une croix lumineuse sur un mat au niveau de la rue pour signaliser de loin la pharmacie en retrait par rapport à la chaussée.
Une façade sobre en harmonie avec l’environnement mais qui a tout de même eu un réel impact. « J’ai vu arriver une nouvelle clientèle qui ne savait pas que l’officine existait et qui a cru que je venais de m’installer ! Il faut dire que l’extérieur de l’officine était en bois de couleur vert wagon, avec une enseigne en lettres peintes à la main et une croix opaque ! »
A l’intérieur, la nouvelle pharmacie Wittevrongel est résolument ronde et décline de façon harmonieuse un brun chaud et un safran dans l’esprit provençal. La rondeur qui donne à l’officine un côté intimiste trouve un écho dans tout l’espace. Au sol, dès l’entrée, une mosaïque en carrelage jaune, orange, beige et gris, en demi-cercle, accueille les clients. Au plafond, un décaissé circulaire délimite l’espace et les meubles, convexes, décrivent des cercles successifs.
Du médicament familial face au guichet de garde
En partie haute des meubles, une signalétique lumineuse rétro-éclairée continue soulignera encore l’aspect circulaire de l’espace. On retrouve également des arrondis sur les comptoirs en forme de gros haricot et sur les deux gondoles basses, deux meubles « pingouins » à pied ovale. De part et d’autre de l’entrée, ils servent de porte-brochures pour l’un et de site événementiel pour l’autre.
Les comptoirs – deux à gauche, un à droite – ne sont volontairement pas visibles dès l’entrée et permettent une double exposition de la médication familiale. Ils s’implantent de part et d’autre d’une gondole d’exposition de la parapharmacie qui fait face à la mosaïque. Une exploitation de la parapharmacie en point chaud qui a déjà permis à Jocelyne Wittevrongel d’augmenter son chiffre. « En milieu rural, on vend habituellement assez peu de parapharmacie. L’agenceur a eu l’idée de surexploiter en quelque sorte les deux marques que je référence – Klorane et Galénic – en créant une zone d’attente devant le linéaire parapharmacie. La nouvelle configuration de l’officine m’a aussi permis de référencer de nouvelles marques. Et la contention et l’incontinence ne sont plus à la cave ! »
Mais avant toute considération d’ordre esthétique, Jocelyne Wittevrongel voulait une pharmacie fonctionnelle. En arrière-boutique, elle dispose maintenant d’un meuble suspendu spécifique pour ranger les lots SESAM-Vitale plus pratique que les dossiers suspendus. Elle a également exigé des comptoirs plus cintrés pour pouvoir placer une zone centrale destinée à recevoir les sacs sur des crochets, des tablettes spacieuses pour le confort de délivrance et la possibilité de mettre un présentoir de comptoir sans encombrer l’espace. Son souhait d’implanter des meubles à placards et à tiroirs, y compris en médication familiale pour un stockage délocalisé, a aussi été exaucé.
Jocelyne Wittevrongel dispose aussi d’un bureau spacieux et clair, un préparatoire fermé avec fenêtre et un sas et un guichet de garde sur un pan de mur perpendiculaire à la porte pour une délivrance sécurisée. Et comble de subtilité commerciale : un petit linéaire de médication familiale en arrière-boutique face au guichet de garde !
Des considérations pratiques qui n’empêchent pas une petite note d’intimité : des plantes et des fleurs en pot en vitrine, à l’entrée et entre les comptoirs. « Il était important pour moi de créer un environnement qui soit à la fois apaisant pour les patients et qui reflète la personnalité de l’équipe. Je pense que nous avons réussi. » Et si la rentabilité escomptée est au rendez-vous (+ 30 %), Jocelyne Wittevrongel aura gagné son pari.
Quel coût
– Coût : 635 600 F HT, se décomposant comme suit : maçonnerie (22 900 F), enseigne (59 600 F), alu-vitrerie (61 500 F), crépis (17 900 F), sols (55 900 F), plâtrerie, peinture, faux plafond (57 500 F), électricité (60 500 F), plomberie, chauffage (24 200 F), signalétique (1 700 F), menuiserie (18 700 F), mobilier (181 500 F) + bureau (13 700 F) et enfin frais d’étude et de conception (60 000 F).
– Agenceur : Frédéric Durand.
– Durée : Les travaux ont démarré en juin 2001. Le gros oeuvre extérieur (notamment la création de deux vitrines) a été terminé début juillet et a laissé place à l’agencement intérieur effectué durant la période annuelle de fermeture de l’officine au mois d’août.
– Avant : 50 m2 de surface totale, dont 25 m2 dédiés à la vente.
– Après : 100 m2 au total, dont la moitié dévolue à la clientèle.
Nous avons aimé
– La mosaïque ronde en guise d’accroche visuelle dès l’entrée.
– Le meuble sur mesure pour le classement administratif des dossiers SESAM-Vitale.
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