Du choix au comptoir

Mieux que « la maison du » ou « les comptoirs à », les concepts de « bar à » se multiplient dans les grandes agglomérations. Nés en Asie et aux États-Unis il y a quelques années, ils proposent des prestations précises, rapides et à tout moment de la journée dans un décor sympa, avec un comptoir et des chaises. Et cette approche de « shopping experience », avec ses espaces de démonstration, hôtesses et conseillers cartonne. De plus en plus d’enseignes ouvrent leur bar et les offres évoluent à vitesse grand V. Par exemple, Sephora, enseigne pionnière en la matière dès 2004, dispose d’un large éventail de prestations : des bars à beauté « make up flash » avec la marque Sephora, des bars à sourcils Brow Bar Benefit, des cours de maquillage Make Up For Ever, des nails studios avec OPI et Sally Hansen et des styling bars Bumble & Bumble. « En cherchant à démocratiser ces services autrefois réalisés en cabines ou à des professionnels, l’enseigne ose et se risque à les exposer aux yeux de tous en magasins », estime la marque. Comment expliquer un tel succès ? « Ces services, avec ou sans rendez-vous, rapides, pratiques et souvent bien moins onéreux que des soins en institut, viennent enrichir l’expérience client sur le point de vente. Les « bars » sont très prisés par les femmes pressées — qui peuvent désormais s’offrir une parenthèse de beauté au cours de leur journée — mais aussi par l’enseigne et les marques qui jouent le jeu. » Les bonnes adresses ne manquent pas dans la capitale : le Tokyo Lash bar à cils de Shu Uemara, le bar à ongles de la marque de vernis écolo Kure Bazaar, le bar à make-up M.A.C., le Bar à franges Didact Hair Building, le Bar à chignons créé par Christophe – Nicolas Biot… Citons aussi l’insolite Bar à sieste chez ZZZ… Zen. Même l’enseigne Le Comptoir des Cotonniers. s’y met avec son Bar à jeans. Pour créer son pantalon slim parmi un choix de couleurs et de matières. Le bar est ni plus ni moins devenu un terme marketing, à conjuguer sur le mode de tout commerce, pharmacie comprise (voir encadré). Les points de vente physiques font donc leur révolution en créant de l’animation et en devenant des lieux d’expérience. L’appellation de « magasin » ou de « boutique » serait-elle devenue obsolète ? On peut légitimement se poser la question…

En pharmacie

Dégustation de tisanes

Un bar dans une pharmacie ? Le concept a déjà séduit une officine de l’Hérault (34). Là, pas de bar à maquillage, mais un bar à tisanes ! « Dès le départ, j’ai voulu proposer un rayon herboristerie dans mon officine », explique la pharmacienne. Et pour faire découvrir les plantes à sa clientèle, elle met en place un rituel, « la tisane du marché ». Tous les mercredis, jour de marché, elle offre une dégustation à base de plantes (verveine, tilleul, anis…) dans un espace dédié de l’officine. « J’ai conçu cette zone comme un lieu de rencontres, convivial, autour d’une table. C’est aussi un endroit agréable pour s’asseoir, présenter l’offre de phytothérapie et établir un programme personnalisé. » Et ça marche ! La pharmacie a ainsi conquis une clientèle d’aficionados, qui viennent de loin pour acheter ses produits de haute qualité, mais aussi des néophytes séduits par le concept…