- Accueil ›
- Business ›
- Retail ›
- Grande distribution ›
- Vitry
Vitry
D’un savoir-faire ancestral dans les instruments de chirurgie, Vitry est devenu un acteur incontournable des accessoires et de la beauté en pharmacie. Direction Le Bignon, dans l’agglomération nantaise, où Frédéric de Grandcourt, le président, nous explique les étapes de cette diversification gagnante.
Vitry est une marque historique et incontournable du circuit officinal depuis 1950. Que ce soit avec ses pinces à épiler, ses coupe-ongles, ses soins des ongles et des cils, ou plus récemment avec la marque de maquillage Longcils Boncza, Vitry a plus que doublé son C.A entre 2010 et 2020 (il est passé de 9 à 23 M€, Ndlr), sans faire de bruit. Une satisfaction pour Frédéric de Grandcourt, président et actionnaire majoritaire depuis 2000. « Cela représente plus de 10 % de croissance par an », se réjouit-il. « Pour une entreprise née en 1795, c’est une belle performance ! » Cette année-là, à Nogent, en Haute-Marne, haut lieu de la coutellerie, les frères Vitry ont repris un atelier de fabrication d’instruments de chirurgie, installé dans un ancien monastère. Au cours du XIXe siècle, la marque gagne en notoriété grâce à plusieurs prix décernés lors d’expositions universelles. Rachetée en 1907 par la famille Thinet (spécialiste des rasoirs à lames jetables), Vitry s’ouvre au grand public en 1954 en lançant une gamme d’accessoires de manucurepédicure (pinces et ciseaux à ongles, pinces à épiler…) en pharmacie. « Notre production est toujours basée sur ces accessoires, qui représentent la moitié de notre C.A », poursuit Frédéric de Grandcourt.
Un savoir-faire historique.
En 2006, Vitry, qui réunit au total 120 employés, quitte le Grand Est pour le Grand Ouest. Au Bignon, près de Nantes, elle investit près de 3 M€ pour installer son usine de production dans des bâtiments neufs de 5 000 m2. Ce déménagement a aussi été l’occasion d’automatiser une partie de sa production, tout en gardant son savoir-faire ancestral. « Même si l’outil industriel est aujourd’hui robotisé, nos soixante salariés continuent d’être formés par des artisans et d’être rémunérés à la pièce. Ils travaillent toujours au micron près et façonnent toujours, à la main, en assemblage final sur les ciseaux, et autres pinces à épiler en inox », insiste le président. Un héritage “made in France”, récompensé par le label French Fab en 2018, qui permet à Vitry de garantir ses produits à vie. « Seul 1 accessoire sur 3 000 nous revient pour un problème de qualité. Ce qui laisse peu de possibilités au renouvellement d’achat ! », concède notre interlocuteur. Du coup, la marque a fait évoluer son offre en utilisant de nouveaux matériaux comme la céramique, le cristal de Bohème, la poussière de diamant ou le bois dans les lamineries. « Nous avons également ajouté des couleurs et des motifs en lançant des collections limitées, à base de peinture époxy, de telle manière qu’un produit de qualité puisse aussi être ludique dans sa salle de bain ou son vanity case ». Deux nouvelles collections sortent ainsi chaque année.
Une diversification gagnante.
Depuis le début des années 2000, Vitry s’est attaqué à un marché connexe : la cosmétique. Le segment, qui pèse 50 % du C.A de l’entreprise, a d’abord été investi par le rachat, en 2005, de la mythique marque Longcils Boncza (créatrice du mascara cake). Puis, le cap a été orienté vers le soin des ongles, avec le lancement d’un soin réparateur et de vernis dont la formule laisse respirer l’ongle. Résultat : Vitry s’octroie près de 30 % de parts de marché sur le segment des soins réparateurs des ongles (Source IMS, 2018). Des soins pour les cils et les yeux fragiles complètent l’offre cosmétique.
Une distribution sélective.
Au-delà de la diversification, la réussite de Vitry tient aussi à sa stratégie de distribution. « En France, nous ne vendons qu’en pharmacies et parapharmacies (soit près de 7000 points de vente), afin que nos produits bénéficient d’un gage de qualité et de conseils », affirme Frédéric de Grandcourt. A l’export, la marque a opté pour une distribution en direct : « Une soixantaine de commerciaux développent les ventes dans 40 pays. Nous avons également nos propres filiales au Canada et aux États-Unis. » En 2020, l’entreprise nantaise entend bien continuer à exporter son savoir-faire “made in France”, en s’appuyant notamment sur la nouvelle génération : Maxence de Grandcourt, le fils aîné du président, après avoir passé cinq ans en Espagne et au Royaume-Uni, vient d’être nommé directeur Export.
550 000
C’est le nombre de pinces à épiler sans nickel vendues par Vitry, en 2019.
- Pharma espagnole : 9 milliards d’investissements et une réforme en vue
- Réforme de la facture électronique, mode d’emploi
- Mon espace santé : un guide pour maîtriser l’accès et la consultation
- Fraude à la e-CPS : l’alerte discrète mais ferme de l’Agence du numérique en santé
- Pharmacie de Trémuson : une officine bretonne pionnière en RSE et qualité
- Comptoir officinal : optimiser l’espace sans sacrifier la relation patient
- Reishi, shiitaké, maitaké : la poussée des champignons médicinaux
- Budget de la sécu 2026 : quelles mesures concernent les pharmaciens ?
- Cancers féminins : des voies de traitements prometteuses
- Vitamine A Blache 15 000 UI/g : un remplaçant pour Vitamine A Dulcis