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Leclerc revient à la charge sur les médicaments non remboursés
Après la contestation de groupements de pharmacies, Leclerc a retiré leurs noms de sa publicité comparative sur la parapharmacie. Mais la question de la vente des médicaments OTC par le distributeur demeure.
Nouveau rebondissement dans l’affaire de la publicité comparative de E. Leclerc sur les prix en parapharmacie (voir Le Moniteur n° 2909). Lundi 12 décembre, les groupements de pharmacies qui figuraient sur le site Internet Sesoigner-moinscher.com (Evolupharm, Giropharm, Lafayette, PHR et Univers Pharmacie) avaient disparu. En bas de la page figurait une simple notice explicative : « Afin de garantir la fiabilité de nos comparaisons de prix, nous avons supprimé les résultats concernant les groupements de pharmaciens, certains d’entre eux ayant contesté la composition des listes d’officines dans lesquelles les prix ont été relevés. »
Univers Pharmacie ne lâche rien
Evolupharm et Univers Pharmacie affichent leur satisfaction. « Avec les autres groupements, nous avons obtenu gain de cause, déclare Jean-Pierre Juguet, chargé de la communication chez Evolupharm. Je ne pense pas qu’on soit amené à réagir plus, ce serait donner la part belle à Leclerc. » Pour Univers Pharmacie, « ce geste de Leclerc est une première victoire pour les pharmaciens et les consommateurs avisés et aura un impact dans la procédure judiciaire en cours. Sur le terrain de la preuve, il constitue un aveu du défaut de fiabilité ». Pour autant, Daniel Buchinger, président du groupement Univers Pharmacie, maintient ses demandes devant le tribunal de Colmar : interdiction de l’utilisation du nom de domaine Sesoigner-moinscher.com et du terme « santé » sur les cartes de fidélité Leclerc, avec retrait des cartes en circulation.
Il n’en reste pas moins que la question sur les médicaments non remboursés demeure. La publicité comparative sur la parapharmacie s’accompagne en effet d’une PLV dans les parapharmacies Leclerc visant les médicaments non remboursés (visible dès le 19 novembre, selon l’agence Australie qui signe la campagne). « Nos docteurs en pharmacie aimeraient vendre les médicaments, mais on le leur interdit. Parce qu’ils les vendraient à prix E. Leclerc ». « Leclerc remet en cause le monopole. C’est une volonté de faire qui est inquiétante. J’espère que les pouvoirs publics ne prendront pas le risque d’enlever le monopole aux pharmacies alors qu’elles sont dans une situation économique précaire », remarque Franck Vanneste, président de Giropharm.
Qu’a voulu dire Valérie Pécresse ?
L’analyse de Lucien Bennatan, président de PHR, est différente. Certes, il a constaté que sur les 33 pharmacies censées appartenir à son groupement, seules 23 étaient vraiment adhérentes à PHR. Mais ce qui le « chagrine », c’est le caractère dénigrant de la publicité : « Elle nous ramène dans le champ de l’épicerie alors que les pharmaciens tirent la profession vers le haut. Cela serait ridicule de s’arc-bouter sur des produits à SMRI ou SMR inexistant. Les produits pharmaceutiques dont parle Valérie Pécresse* sont le début de la définition de produits qui pourraient être en libre accès mais qui ne pourraient pas s’appeler « médicaments ». Je n’ai pas peur de dire que nous avons un certain nombre de produits qui nous font plus de mal que de bien et que je préférerais voir vendus dans la grande distribution. Acteur de santé, cela veut dire confiance, transparence, compétences. Imaginons le médicament de demain, imaginons notre rôle et mettons en œuvre tout cela. »
* Voir l’édito du « Moniteur » de la semaine dernière.
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