AUTOMÉDICATION : Faire son marché sur Internet n’est pas sans risques

Surfer sur Internet pour s’automédiquer n’est pas sans danger actuellement », concluent les auteurs australiens d’une enquête menée auprès de 104 pharmacies sur Internet dans treize pays, dont les Etats-Unis, le Canada, l’Australie, le Royaume-Uni, l’Italie, l’Espagne et la Suisse, entre juillet et septembre 2001 et publiée dans la revue Quality and Safety in Health Care. Selon eux, les consommateurs prennent réellement des risques pour leur santé en achetant des médicaments OTC ou des produits de médecines alternatives sur Internet. En cause : le manque d’information et de conseils adaptés concernant la sécurité et l’utilisation appropriée des traitements qu’ils achètent.

Parmi les sites étudiés par l’étude, vingt-sept vendaient à la fois de la pseudo-éphédrine et du millepertuis. Seuls treize parlaient des risques associés à la prise de pseudo-éphédrine et seuls trois sites mettaient en garde contre d’éventuelles interactions entre le millepertuis et les immunosuppresseurs, les contraceptifs oraux, les antiépileptiques ou les médicaments utilisés pour traiter des maladies opportunistes de l’infection à VIH.

L’enquête a également porté sur la qualité de l’information fournie et sur les prix des produits et de leur livraison. Moins de la moitié des sites donnait des informations sur les médicaments et des données publiées sur les maladies. Moins d’un tiers proposait des liens avec d’autres sites Internet. Certains proposant des liens vers des sites de jeux. Enfin, les coûts des produits et de la livraison variaient considérablement d’un site à l’autre, avec parfois des multiplications par 20 des prix et des délais de livraison allant de 2 à 18 jours.