Vente en ligne de médicaments : et si la menace venait de Doc Morris ?

Effectivement. Après quelques clics, il est bien possible d’acheter plusieurs boites de paracétamol sur le site de parapharmacie Doc Morris. Et sans répondre à un questionnaire de santé, pourtant obligatoire au regard des règles de bonne dispensation sur internet.

Alors que le géant de la livraison à domicile Amazon ne semble pas avancer sur le dossier de la vente en ligne de médicament, l’offensive viendrait-elle de Doc Morris ?

« Cette situation n’est pas admissible, nous allons les attaquer par voie de référé, annonce d’ores et déjà Laurent Filoche, président de l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO). Nous sommes en fin de procédure avec Doctipharma. Les magistrats ont décidé que le médicament ne pouvait être vendu sur une plateforme et ils tentent de passer en force. » Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) est plus mesuré. Il estime que « si les faits sont avérés, il faut défendre les pharmacies françaises », mais qu’il est « nécessaire d’expertiser le site avant de prendre une décision ».

En mars 2019, Doctipharma, site français de vente en ligne de parapharmacie, est racheté par un groupe suisse Zur Rose. Inconnu en France, le groupe Zur Rose n’en est pourtant pas à son coup d’essai. Il contrôle déjà Doc Morris, site de vente en ligne néerlendais et le leader espagnol Promo Farma.

En février 2021, le groupe Zur Rose annonce rassembler ses marques Doc Morris, Doctipharma et Promo Farma sous une même marque ombrelle Doc Morris.

En octobre 2021, une grande campagne de communication est lancée.

Le groupe Zur Rose, coté en bourse, revendique un chiffre d’affaires de plus de 1 977 millions d’euros en 2021. Et estime à plus de 12 millions le nombre de ses clients actifs en Europe.