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« Le Web offre un nouveau potentiel de clientèle »
La parapharmacie en ligne explose. Or, d’après une étude menée par le cabinet Median Conseil, un site sur deux est adossé à une pharmacie. Interview de Benoît Thomé, directeur de l’entreprise de conseil et études marketing.
Le Moniteur : Avec l’essor du e-commerce, les sites de parapharmacie se multiplient. Quel est l’état de développement de ce marché ?
Benoît Thomé : Au cours de notre étude, nous avons recensé 180 sites Internet de vente de parapharmacie en France si l’on exclut les sites réalisés par les fabricants et les enseignes, ainsi que ceux issus des réseaux de parfumeries. C’est un développement récent qui a été très rapide, car les premiers sites de parapharmacie ont été créés en 2003. Mais c’est aussi un marché très concentré. Car seulement cinquante sites Internet génèrent 88 % des ventes. Les deux sites les plus importants (qui ont été les premiers à être créés) sont Lecomptoirsanté et Monguidesanté.
Les pharmaciens se sont-ils engouffrés dans cette brèche du Web ?
Oui, car un site sur deux (51 %) est adossé à une pharmacie. Il s’agit, dans ces cas-là, de la même structure juridique. Qui sont-ils ? Beaucoup d’entre eux ont un profil de pharmacien entrepreneur. Ils ont voulu être présents sur ce marché sans avoir forcément étudié la faisabilité ou la rentabilité d’un site de vente en ligne. Certains officinaux se sentent aussi « à l’étroit » dans leur pharmacie. Ils cherchent une stimulation supplémentaire en investissant un nouveau marché. Pour des officinaux dont la zone de chalandise est limitée, Internet leur ouvre un autre potentiel de clientèle. Il faut aussi avouer que beaucoup pensent que le médicament sera, un jour ou l’autre, en vente sur la toile et ils veulent être les premiers à investir ce marché.
Et les pharmaciens ont des cartes à jouer pour s’imposer dans le e-commerce ?
Oui, tout à fait. D’abord, ils disposent déjà du stock. Car les pharmaciens qui créent un site marchand proposent simplement à la vente le stock de l’officine. C’est un autre canal de distribution. Souvent, la gestion du site est réalisée par le personnel de la pharmacie. Et puis, ils connaissent parfaitement les produits.
Certains arrivent-ils à être rentables ?
Non, en général, ces sites ne sont pas rentables. Les pharmaciens sont satisfaits d’être entrés à temps sur ce marché, mais rares sont ceux qui gagnent de l’argent. Car il ne suffit pas d’avoir créé son site pour générer des ventes en ligne. Cela, les pharmaciens n’en ont peut-être pas tout de suite pris conscience. Pour être visibles sur le Web, ils doivent être présents sur des liens sponsorisés et des comparatifs, tous payants. Certains officinaux ont commencé à le faire.
Le marché est-il arrivé au plus haut de sa croissance ?
Non. Le marché de la parapharmacie en ligne représente 1 % du marché total, générant 35 millions d’euros de chiffre d’affaires. Selon nos estimations, il devrait atteindre 3 à 8 % du marché de la parapharmacie d’ici cinq ans. Au-delà de la croissance du marché, l’essor de ces sites modifie l’environnement concurrentiel des pharmacies. Si seulement 26 % des internautes vont acheter leurs produits de parapharmacie sur Internet en raison de prix plus attractifs (alors qu’un internaute sur deux invoque la praticité), ils sont 80 % à avouer que les prix affichés sur les sites ont une influence sur leur comportement d’achat quand ils se rendent dans les points de vente. S’ils repèrent un produit à tel prix sur le Web, ils s’attendent à l’acheter dans la même fourchette de prix dans une pharmacie ou une parapharmacie.
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