La CNAM confirme que l’hôpital plombe l’enveloppe des soins de ville

Réservé aux abonnés
Publié le 13 décembre 2008
Mettre en favori

Voilà plusieurs années que les représentants syndicaux des professionnels libéraux dénoncent la faiblesse de l’ONDAM « soins de ville » voté par le Parlement au regard du poids croissant des prescriptions hospitalières venant plomber l’enveloppe des soins ambulatoires. La première étude, par l’Assurance maladie, des prescriptions des établissements publics et privés délivrées en ville vient étayer de manière flagrante cette analyse : 21 % des prescriptions remboursées au titre des soins de ville en 2007 émanent de l’hôpital, soit 8,3 milliards d’euros ! Cette proportion atteint 23 % pour le médicament (4,15 milliards), lequel représente la moitié de ces prescriptions hospitalières, et 27 % pour les dispositifs médicaux.

Les praticiens hospitaliers n’arrivent pas à suivre

L’impact est encore plus impressionnant en termes de croissance puisque les prescriptions hospitalières de pharmacie sont responsables de 46 % de l’augmentation des dépenses de médicaments en ville (contre 15 % en 2005 !). Pour les dispositifs médicaux, cette contribution à la croissance des dépenses a été de 28 %.

Les praticiens hospitaliers n’arrivent manifestement pas à suivre le mouvement de maîtrise entamé en ville : le taux d’évolution des montants prescrits a été de + 7,3 % en établissement de santé l’an dernier contre + 5,5 % en ville ; sur 3 ans, il a été de + 5,7 % en moyenne annuelle pour + 3,8 % en ville. Car les principales classes prescrites concernent des pathologies lourdes : antiviraux (12,2 % de leurs prescriptions), immunosuppresseurs (9,1 %), immunostimulants (8,7 %), antinéoplasiques (7,7 %), psycholeptiques (6,7 %), antianémiques (6,6 %), hormones hypophysaires, hypothalamiques et analogues (4,4 %), antithrombotiques (3,4 %). Côté dispositifs médicaux, l’oxygénothérapie à domicile représente 27 % des montants prescrits (à + 14,4 %) et le matériel (lits, perfusions, nutrition entérale…) 24,3 % (à + 20,2 %).

Cela étant, ces chiffres confortent l’Assurance maladie dans sa volonté de renforcer la maîtrise médicalisée à l’hôpital. Elle a démarré – en théorie – il y a deux ans.

Publicité