e-Pharmacies : la fin des privilèges

La vente de médicaments sur Internet n’a certes pas réussi la percée sur le marché qu’on lui promettait à la libéralisation de la vente par correspondance en 2004. Néanmoins, installées aux Pays-Bas et échappant ainsi à la législation allemande, trois e-pharmacies DocMorris, Vitalsana et Europa Apotheek Venlo desservent le marché allemand, notamment les malades chroniques qu’elles attirent moyennant des rabais substantiels sur le prix des médicaments. Les caisses d’assurance maladie jouent le jeu et certaines offrent même une gratification à leurs assurés qui s’approvisionnent auprès de ces officines virtuelles étrangères.

Concurrence déloyale

Cette concurrence peu appréciée par les pharmaciens allemands (e-pharmaciens y compris) fait, depuis plusieurs années, l’objet de nombreux recours auprès de diverses instances juridiques. Cédant à la pression des pharmaciens allemands qui ne cessent de s’alarmer de cette concurrence inique, les partis de la coalition gouvernementale prévoient d’obliger ces e-pharmacies néerlandaises à aligner leurs tarifs sur le prix du médicament allemand. Cette mesure figure à la nouvelle loi sur le médicament actuellement étudiée par le Parlement et qui devrait entrer en vigueur fin juillet. Ne seront plus autorisés désormais que les rabais inférieurs à un euro qu’accordent les titulaires allemands à leurs clients. Les pratiques de fidélisation comme les rabais et les cadeaux publicitaires sont en effet courantes dans les officines allemandes. Le tribunal de Düsseldorf vient même d’autoriser un titulaire à rembourser le ticket modérateur (dix euros par trimestre) dont les patients s’acquittent auprès de leurs médecins.