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Des pharmaciens franciliens qui doutent de leur activité de vente en ligne
L’Agence régionale de santé d’Ile-de-France a sondé l’an dernier les pharmaciens qui pratiquent la vente en ligne de médicaments. Dans une proportion très majoritaire, elle est jugée peu rentable. Et de l’avis même de répondants, elle finira par s’essouffler.
Que pensent les pharmaciens de leur activité de vente de médicaments sur internet ? Une enquête réalisée entre février et mars 2018 par l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France* met en lumière le point de vue de pharmaciens impliqués. Sur 140 officines franciliennes autorisées en 2017 à pratiquer cette activité, 31 ont répondu à un questionnaire en ligne.
Tout d’abord, pour se lancer, les deux tiers des officines ont fait appel à un prestataire. Même si, au préalable, 60 % des répondants déclarent avoir suivi une formation sur la création et la gestion d’un site internet. Les démarches sont aussi administratives et réglementaires et cette activité requiert de plus des moyens techniques et logistiques.
Rentable pour seulement 14 % des officines
Tout compte fait, seuls 14 % des répondants la disent rentable. L’investissement est en effet non négligeable, 12 % des pharmacies, par exemple, ont recruté du personnel supplémentaire. Pour près de la moitié des officines, le site internet compte moins de 50 visiteurs chaque mois et 39 % des internautes restent moins de 1 minute sur une page. La parapharmacie représente la majorité des commandes en ligne, devant les médicaments et les compléments alimentaires. Les produits sont essentiellement retirés en officine (56 %) ou envoyés par colis (43 %). Plus rarement, les commandes sont livrées par l’équipe officinale au domicile. Au final, la vente en ligne va finir par s’essouffler, estiment près de la moitié des répondants. Et de nouvelles règles ne changeront pas la donne. Contrairement à ce que prône l’Autorité de la concurrence dans son rapport rendu public le 4 avril, la plupart des pharmaciens ayant répondu à l’enquête préfèrent qu’une réglementation stricte soit maintenue. Pour autant, ils ne font pas une croix sur leur site internet : il peut être très utile pour développer la communication de l’officine et un service d’envoi d’ordonnances.
* Enquête sur l’activité de commerce électronique de médicaments et impact pour le pharmacien d’officine, I. Plessala 1 , N. Huré 1 , P. Mansuy 1 et F. Odoul 2 – Agence régionale de santé d’Ile-de-France. 1 : Département qualité sécurité pharmacie médicament et biologie (QSPharMBio) de la Direction de la qualité et de la sécurité et de la protection des populations. 2 : Pôle efficience de la Direction générale de l’offre de soins (DGOS).
Entre 2013 et 2017, en Ile-de-France, 212 demandes de création de sites internet marchands de médicaments ont été enregistrées, 140 officines ont reçu l’autorisation de se lancer. Soit 3,6 % des pharmacies de la région. Paris concentre 42 % de cette activité, le reste étant surtout partagé entre le Val-d’Oise, les Yvelines et les Hauts-de-Seine (entre 10 et 13 % pour chaque département). La patientèle virtuelle provient de la commune où se trouve l’officine dans un peu plus de 1 cas sur 2 (56 %), de la région dans 16 % des cas et de province dans 28 % des cas. Près des deux tiers des acheteurs sont des patients habituels de l’officine.

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