Un nouveau chapitre s’ouvre pour les dossiers pharmaceutiques
Le décret du 3 avril 2023 a élargi le cadre réglementaire du dossier pharmaceutique (DP). Les Amphis de l’officine, organisés par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) le 7 novembre, ont été l’occasion de rappeler les nouvelles conditions de création du DP et l’ajout de certaines fonctionnalités.
« Le premier changement que vous [les pharmaciens, NdlR] allez constater est l’historique des médicaments dispensés, qui passe de 4 à 12 mois. Le nom de la pharmacie dispensatrice va également apparaître pour chaque ligne de médicament », explique Bruno Maleine, président de la section A (titulaires) de l’Ordre des pharmaciens. Le dossier pharmaceutique (DP) va aussi permettre de voir les dispensations réalisées par les pharmaciens à usage intérieur (PUI) des établissements de santé. En revanche, il n’intégrera pas les médicaments délivrés sans carte Vitale.
L’adresse e-mail, nerf de la guerre
Autre changement notable : la création du DP lui-même. Depuis le décret, c’est le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (Cnop) qui lance la création des nouveaux DP en envoyant un e-mail aux patients. Ceux-ci disposent alors de six semaines pour s’y opposer. Sans action de leur part, le DP est mis en place. Se pose alors, pour les pharmaciens d’officine, la question de la récupération des adresses e-mails de leurs patients. La solution ? Les renseigner directement sur le logiciel de gestion de l’officine (LGO) afin de les transmettre au Cnop. C’est l’objet d’une phase test menée auprès d’une quinzaine de pharmacies utilisant le logiciel de Pharmagest, id.
Le principe est simple : si le patient qui se présente à l’officine, n’a pas de DP, une fenêtre s’ouvre automatiquement sur l’écran de l’ordinateur du pharmacien. Celui-ci peut alors saisir l’adresse e-mail et le numéro de téléphone portable du patient. Mais aussi son adresse postale. Une mise à jour est instantanément effectuée dans la fiche patient. Le Cnop envoie ensuite par voie électronique un courrier afin d’informer le patient de l’ouverture de son DP et de ses droits. Si une personne n’a pas d’adresse e-mail, le pharmacien imprime le courrier de l’Ordre et le remet au patient. « Il faut absolument qualifier l’identité nationale de santé (INS), prévient Jean-François Guillerm, président du conseil régional de l’Ordre des pharmaciens (Crop) de Bretagne, qui participe à l’expérimentation. C’est un prérequis, sinon vous ne pourrez pas aller plus loin. » A noter que la qualification de l’INS par les professionnels de santé est obligatoire dans le cadre du Ségur du numérique en santé afin de garantir que les documents seront versés dans le bon dossier patient.
Du DP au DMP
Quant à l’intégration du DP dans le dossier médical partagé (DMP) des patients, elle n’a pas encore abouti, sachant que le DP doit répondre à des spécifications techniques. « Le besoin, l’importance et l’utilité sont tellement évidents que nous allons bien arriver à la fin à expliquer l’intérêt de verser le DP dans le DMP. Les travaux sont en cours. Je suis optimiste par nature », souligne Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens.
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