Téléconsultation, le cadre se précise
Le remboursement d’une téléconsultation non programmée, et avec un patient non connu du médecin est conditionné au respect du parcours de soins coordonnés. Explications…
En dehors du parcours de soins coordonnés, pas de remboursement ! L’ordonnance du conseil d’Etat dans le litige opposant l’Assurance maladie à la plateforme Livi a permis de clarifier la situation pour le remboursement des téléconsultations non programmées, avec un médecin qui n’est pas connu du patient. « La téléconsultation doit alors se dérouler dans le cadre d’une organisation territoriale : une maison de santé pluri-professionnelle, un centre de santé, une CPTS ou une équipe de soins primaires », affirme Hélène Decourteix, fondatrice de la société de conseil la Pharmacie Digitale. Le médecin doit également être situé dans le département ou la région du patient, afin de respecter le principe de proximité territoriale.
LES PLATEFORMES s’adaptent.
Cette clarification a incité BewellConnect, qui équipe 35 officines avec sa plateforme Teledok, à revoir son positionnement. « Lorsque nous avons lancé le service en septembre 2018, le flou autour des textes nous a incité à proposer une offre non conventionnée, avec des téléconsultations qui n’étaient pas remboursées, souligne Alice Darbinian, responsable Marketing et Communication de BewellConnect. Aujourd’hui, nous sommes en train de finaliser une nouvelle offre qui sera conventionnée en Île-de-France. Les 30 médecins de notre plateforme sont tous installés dans cette région et répondent à l’exigence de territorialité des médecins téléconsultants. Nous avons, par ailleurs, initié une campagne de recrutement de médecins au niveau national, pour élargir le maillage territorial de notre plateforme et faire, ainsi, bénéficier les officines d’une offre conventionnée. »
TROP peu de médecins !
Du côté de Medicitus, la décision du conseil d’Etat n’a pas fondamentalement changé la donne. « Depuis notre lancement il y a un an, nous respectons le parcours de soins coordonnés, assure Eric Roussin, le directeur du développement de Medicitus qui a installé sa solution de téléconsultation dans une cinquantaine d’officines. Sur notre plateforme, nous avons 350 médecins installés sur le territoire, qui utilisent la téléconsultation exclusivement pour leurs patients habituels. » Les 70 médecins qui acceptent de téléconsulter des patients qu’ils ne connaissent pas, le font sur leur territoire, si leur état de santé le nécessite et s’ils n’ont pas de médecin traitant ou s’il n’est pas disponible. « Là encore, nous sommes en phase avec l’avenant 6. Cependant, nous constatons que les structures coordonnées territoriales sont loin de couvrir l’ensemble du territoire », admet Eric Roussin. Même constat du côté de Docavenue qui a déployé sa plateforme de téléconsultation dans 200 pharmacies. « Les médecins ayant fait la démarche de rejoindre une organisation territoriale de santé ne sont pas légion. Ce principe de réalité s’applique aux 1 000 médecins de notre plateforme. Tous sont des praticiens libéraux des territoires installés physiquement en cabinet ou en centre de santé, mais très peu exercent dans le cadre d’une organisation territoriale », explique Jean von Polier, directeur téléconsultation de Docavenue. Lorsqu’ils téléconsultent avec un patient dont ils ne sont pas médecin traitant, l’esprit du texte est respecté car il s’agit d’une médecine de proximité assurée par des médecins libéraux des territoires dont l’activité principale reste la consultation physique. »
L’INTÉROPÉRABILITÉ, comme clef de voûte.
L’application à la lettre de l’avenant n° 6 rend toutefois quasiment impossible le remboursement des téléconsultations non programmées avec un médecin qui n’est pas connu du patient. Or, ces dernières semblent correspondre à la réalité du terrain puisque l’on estime à 200 000 le nombre de ces téléconsultations, l’Assurance maladie en ayant pris en charge 60 000 en un an dans le cadre du parcours de soins coordonnés. « Un développement trop important des téléconsultations non remboursées entraînerait l’instauration d’une télémédecine à deux vitesses », reconnaît Sophie Sergent, présidente de la commission pharmacie clinique et exercice coordonné de la FSFPF. Lors des prochaines réunions dans les commissions paritaires, la question de la dérogation à la règle qui impose d’avoir déjà vu le médecin téléconsultant sera posée, notamment pour les spécialités en accès direct ou dans des situations qui permettraient d’éviter des passages aux urgences. Mais si dérogation il devait y avoir, cela devrait se faire en accord avec toutes les parties et dans le respect du parcours de soins coordonnés qui reste la solution à privilégier pour que les offres restent régionales. » Pour Sophie Sergent, la priorité est ailleurs. « Il faut maintenant permettre aux différents acteurs de se parler en rendant interopérables les systèmes de téléconsultation. C’est à ce prix que la télémédecine pourra se développer dans le parcours patient », conclut-elle.
ON EN PARLECLICK & COLLECT
Valwin se diversifie
Après avoir lancé en 2017 un service de click & collect dédié à la vente en ligne de médicaments sans ordonnance et de produits parapharmaceutiques, Valwin diversifie son offre en proposant aux officines un second service limité aux produits de parapharmacie. Ces deux solutions bénéficient d’un moteur de catégorisation nourri à l’intelligence artificielle (IA) et d’une nouvelle interface plus intuitive. Elles gèrent également plusieurs formats de promotions : « 2 produits achetés = le 3ème offert », « – 50 % sur une sélection de produits »… La base de données Valwin référence 53 700 produits de parapharmacie et 2 300 médicaments. Y.R
APPLICATION
Afin de prolonger la relation avec les clients au-delà du comptoir, Pharmodel vient de lancer son application D santé. Celle-ci fournit chaque semaine des conseils personnalisés. Elle permet aussi de scanner et d’envoyer des ordonnances, de commander des produits, de réserver du matériel médical et de retirer ses commandes en pharmacie au comptoir click&collect. (Voir actu p.11) Y.R
2 M DE DOSSIER MÉDICAL PARTAGÉ (DMP) ONT ÉTÉ OUVERTS PAR LES PHARMACIENS, SUR LES : MILLIONS DÉJÀ CRÉÉS DIX MOIS APRÈS LE LANCEMENT DU SERVICE. Y.R Source : Assurance maladie.
Le SERVICE DU MOIS
La coopérative de pharmaciens well&well a signé un partenariat avec Synapse Medicine, afin d’offrir à ses adhérents un assistant virtuel dédié au bon usage du médicament. Désireuse d’améliorer l’accès à une information médicale fiable et actualisée, cette start-up a développé une solution d’intelligence artificielle (IA), qui permet de sécuriser les délivrances complexes et de réaliser des bilans partagés de médication (BPM) en quelques minutes. A partir d’une ordonnance, Synapse édite un BPM en analysant et en renseignant automatiquement les principales informations pharmaceutiques. Le BPM peut ensuite être exporté en PDF et diffusé aux organismes de santé ainsi qu’au médecin traitant. Y.R
ECO-SYSTÈME
Lors de son dernier congrès au Portugal, Pharmactiv a présenté son nouvel eco-système digital. A partir d’un seul compte, un patient peut accéder au site portail Pharmactiv, à l’ application MyPharmactiv, aux sites web des officines et aux sites Betterlife. Après avoir lancé un service de télémédecine en partenariat avec Livi, le groupement a annoncé qu’il travaillait sur la livraison à domicile et la e-ordonnance. Y.R
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