Pénuries : les répartiteurs lancent leur Observatoire de la disponibilité des médicaments

Annoncé en septembre 2023, l’Observatoire de la disponibilité des médicaments conçu par la CSRP a été lancé officiellement le 7 décembre 2023. Cet outil repose sur les données transmises par les 7 grossistes-répartiteurs à la CSRP qui les agglomère. « L’idée c’est de mesurer la disponibilité de certains produits et donc l’intensité des ruptures d’approvisionnement au sein des 178 agences de répartition. L’Observatoire n’a pas vocation à donner l’état des stocks de chacune des agences, a expliqué Emmanuel Déchin, délégué général de la CSRP. Cet observatoire est un outil de veille de premier niveau qui permet d’avoir une première approche de la situation de la disponibilité de 11 000 références dans les agences. Il présente aussi l’avantage de suivre l’évolution de ces disponibilités puisqu’il est alimenté toutes les semaines. »

L’Observatoire permet notamment de suivre l’évolution de la disponibilité des médicaments concernés par le Plan hivernal de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), à savoir les antibiotiques, la cortisone et le paracétamol. Ainsi, la semaine du 28 septembre (semaine 35), 18 % des 178 agences de répartition disposaient d’au moins une boîte d’amoxicilline-acide clavulanique 100 mg/12,5 mg buvable. La semaine du 27 novembre (semaine 48), le taux était de 24 %. « Ce qui signifie que ce médicament n’est pas disponible dans 76 % des agences », a souligné Emmanuel Déchin. Alors que 99 % des agences en semaine 35 et 95 % en semaine 48 avaient au moins une boîte de paracétamol buvable pédiatrique.

Toujours des problèmes de tension

Les données peuvent aussi être visualisées en cartes et offrir une vision globale France entière pour appréhender si certaines régions sont mieux dotées que d’autres. C’est ce qu’a réalisé la CSRP pour l’amoxicilline à 250 mg et la prednisolone à 20 mg. La cartographie permet de constater que la disponibilité était « toujours très problématique » au 23 juin 2023. « L’urgence vient de l’effet saisonnier de ces produits et si jamais il y a un pic épidémiologique, il faut qu’on soit capable de répondre avec une mobilisation et une vitesse de l’ordre de 24 heures, le stock de sécurité devant être reconstitué », a remarqué Laurent Bendavid, président de la CSRP. « L’ANSM a très vite compris l’intérêt de l’outil, puisqu’elle nous a demandé les taux de disponibilité pour l’azithromycine et clarithromycine le 6 décembre », a ajouté Emmanuel Déchin. Une demande qui laisse présager de nouvelles tensions d’approvisionnement…