Les pharmaciens ont le moral en berne

Globalement, les professionnels de santé attribuent une note de 5,2 sur 10 à la « situation générale de leur profession ». Seuls les pharmaciens et les biologistes donnent une note sous la moyenne : 4,4. Les pharmaciens sont encore plus pessimistes quand ils envisagent « les années à venir » : la note est de 3,8. Quelles sont les raisons de leur déprime ? Ils citent autant « la baisse du chiffre d’affaires, les charges ou la fiscalité, les contraintes bureaucratiques » que l’effet de la crise sur les patients avec la baisse des remboursements ou l’appauvrissement. « Les pharmaciens sont aujourd’hui dans une situation de grande incertitude, complète Philippe Gaertner, président de la FSPF. Des incertitudes liées à la crise économique, aux négociations avec l’Assurance maladie qui n’ont toujours pas abouti depuis deux ans. »

Des pharmaciens réticents sur l’e-santé

Ces enseignements confortent ceux du baromètre « professionnels de santé » de la MACSF de 2013, selon lequel, parmi les professions libérales de santé, le pharmacien est le moins satisfaits de « la vie qu’il mène » (76 % d’opinions positives contre 95 % pour les infirmières ou les kinés).

Autre point marquant de l’étude : « Si les autres professionnels parviennent à s’adapter en trouvant de nouvelles façons d’exercer et nouveaux outils, note Ariane Govignon, directrice générale de CMV Médiforce, les pharmaciens apparaissent comme les plus réticents sur l’e-santé par exemple. » Pourquoi cette méfiance ? La « mésinformation » des patients par le web et l’achat de médicaments en ligne. « Cela fait près de vingt ans que les pharmaciens se servent d’Internet pour leur exercice, relativise Gilles Bonnefond, président de l’USPO. Mais ils sont opposés à la vente de médicaments en ligne sans contrôle. »