L’appli carte Vitale sur de bons rails

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Publié le 1 octobre 2020
Par Yves Rivoal
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Contrariée par la pandémie du Covid-19, l’expérimentation de l’appli carte Vitale lancée en octobre 2019 auprès de deux caisses de l’Assurance maladie et quatre caisses de la MSA du Rhône et des Alpes-Maritimes a été prolongée jusqu’en avril 2021. La CNAM et le GIE SESAM-Vitale dressent déjà un premier bilan encourageant.

S’il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives, les premiers retours des treize médecins qui disposent aujourd’hui du dispositif technique permettant d’utiliser l’appli carte Vitale, et des 403 patients qui l’ont, eux, installée et activée sur leur smartphone, sont dans l’ensemble positifs », se félicite Annelore Coury, directrice déléguée à la gestion et l’organisation des soins de la Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam). « La plateforme technique fonctionne bien et la transmission des feuilles de soins électroniques (FSE) se déroule sans accrocs, ajoute Michel Venet, directeur identité numérique au GIE SESAM-Vitale. Le principal souci que nous avons rencontré, ce sont des reflets sur la photo de la pièce d’identité de certains patients qui peuvent provoquer des rejets. » C’est donc pour améliorer l’ergonomie et pour avoir plus de recul, avec des flux de FSE plus importants, qu’a été actée la prolongation de l’expérience jusqu’en avril 2021. « Une vingtaine de nouveaux médecins devrait prochainement être équipés et des pharmaciens vont aussi rejoindre l’expérience, ajoute Annelore Coury. Un premier éditeur de LGO a été homologué en juillet dernier et, un autre, est sur le point de l’être. »

Simple d’utilisation.

Sur le plan technique, le dispositif se révèle facile. Côté patients, il suffit de télécharger l’application et de l’activer après avoir suivi une procédure d’enrôlement. Les professionnels de santé doivent, eux, être équipés d’une douchette pour scanner les QR codes ou d’un lecteur NFC (Near Field Communication).

« Comme la plupart des pharmaciens disposent déjà de ces équipements, cela ne changera pas grand-chose dans leur quotidien. Selon les cas, une adaptation des comptoirs sera potentiellement à prévoir », prévient Michel Venet.

L’appli carte Vitale devrait même faciliter le quotidien des pharmaciens. Avec elle, il n’y a plus de transmission de la carte de main en main. Dans le contexte actuel, c’est un petit plus pour le respect des gestes barrières… « Les équipes officinales n’auront également plus à imprimer de feuilles de soin supplémentaires lorsqu’un patient a oublié sa carte Vitale, car on a toujours dans sa poche son smartphone », note Annelore Coury.

Des données mieux protégées.

Côté sécurité, la solution retenue apporte le même niveau de garanties. Les seules données stockées dans l’application sont le nom et le prénom du patient, sa date et son lieu de naissance, son pays d’origine, ainsi que son numéro de sécurité sociale. Ses droits ne figurent pas dans la carte. « L’appli interroge automatiquement notre service de consultation de droits en ligne (ADRi : Acquisition des Droits intégrée) pour les consulter en temps réel, note Annelore Coury. Aujourd’hui, lorsque vous faites une FSE depuis une carte Vitale à puce, les droits ne sont pas forcément à jour. »

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Les prochaines étapes dans le calendrier de déploiement sont déjà connues. En avril 2021, l’expérimentation sera ouverte à l’ensemble des professionnels de santé et des assurés du régime général et de la MSA des départements du Rhône et des Alpes-Maritimes. En janvier 2022, elle devrait être étendue à une dizaine de départements supplémentaires. Si tout va bien, fin 2022, le dispositif devrait être généralisé à la France entière.

EN BREF

EXPLOSION

En mars et avril dernier, l’Assurance maladie a remboursé 5,5 millions de téléconsultations. Au plus fort de la crise sanitaire, en avril, ces dernières ont même représenté jusqu’à 27 % de l’ensemble des consultations. A titre de comparaison, en février, le volume de téléconsultations remboursées n’était que de 40 000.

DÉVELOPPEMENT

Medaviz, la start-up spécialisée dans la téléconsultation, vient de lever 6 M € auprès d’un panel d’investisseurs, comprenant Groupama Loire Bretagne, le Groupe Matmut, MBA Mutuelle et BPI France. Cet argent va permettre à la société d’accélérer son développement. Medaviz accompagne aujourd’hui plus de 9 000 médecins dans leur pratique de la télémédecine.

CORONAVIRUS

Lancé en mars dernier par l’Alliance digitale contre le Covid-19, le site maladiecoronavirus.fr a franchi la barre des 10 millions d’utilisateurs cet été. Sur cette web application, les internautes ont la possibilité de réaliser un auto-test, afin de savoir s’ils sont susceptibles d’avoir contracté le virus. Les personnes ayant été exposées, ou pensant l’être, peuvent, elles, accéder à un test d’orientation qui leur indique la marche à suivre en fonction de leur état de santé.