e-prescription, prescription hors AMM : les faiblesses révélées par la crise du Covid

« Tous les pharmaciens ont rempli leurs missions de santé publique, sans surenchère, sans céder à la cacophonie ou au doute qui a parfois prévalu sur certains sujets », a réaffirmé le 2 septembre Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, lors de l’audition des ordres médicaux au Sénat (Paris). Devant la commission d’enquête évaluant les politiques publiques face aux pandémies, elle a rappelé le rôle des pharmaciens pendant la crise sanitaire et dans la distribution des masques, alors en pénurie (voir notre entretien du 6 juin 2020). « Ce qu’on n’a jamais vraiment su : quel était le stock disponible et quelle quantité distribuer aux professionnels de santé », explique Carine Wolf-Thal. Des propos qui font écho aux déclarations des présidents des syndicats pharmaceutiques à l’Assemblée nationale en juillet dernier.

La présidente de l’Ordre a profité de l’occasion pour relancer son appel à la e-prescription, « en travaux depuis bien longtemps ». Avec l’essor de la télémédecine au cours de cette crise sanitaire, les pharmaciens ont souvent dû délivrer des ordonnances dématérialisées, toujours difficiles à authentifier. « La e-prescription est la solution qui faciliterait le travail des pharmaciens, parfois confrontés à des ordonnances sur smartphones difficiles à traiter », analyse Carine Wolf-Thal.

Alors que les médecins sont revenus sur leur liberté de prescription, malmenée avec les restrictions sur l’hydroxychloroquine, Carine Wolf-Thal a rappelé lors de son audition la place inconfortable du pharmacien face à une prescription hors AMM, souvent non précisée par le prescripteur. « La liberté de prescription doit être faite dans un cadre règlementaire hors AMM », recommandait Carine Wolf-Thal. Et d’annoncer la publication prochaine d’un guide sur la prescription et la délivrance hors AMM, écrit conjointement par l’Ordre des médecins et l’Ordre des pharmaciens.