Dossier médical : Une chance pour le monopole

Même si la profession en est exclue dans un premier temps, l’Ordre, les syndicats et le gouvernement ont planché la semaine dernière, trois jours durant, sur le contenu et les conditions d’accès des pharmaciens au dossier médical personnel (DMP). « Ce dossier trace l’autoroute et la stratégie de la pharmacie pour les vingt ans à venir, il ne faut donc pas manquer ce virage essentiel !, a martelé Isabelle Adenot, présidente de la section A de l’Ordre lors de la convention nationale de Direct Labo. Le DMP pourra asseoir le pharmacien comme un des acteurs importants dans la lutte contre l’iatrogénie médicamenteuse. » Et de souligner qu’il pourra posséder dans son ordinateur tout ce que le patient a réellement pris : médicaments prescrits et médication officinale.

En avançant cette idée, la profession renforce son rôle d’acteur de santé publique tout en édifiant un rempart contre la sortie de la médication officinale du monopole et les velléités des laboratoires d’exclure les officinaux de la distribution de certains médicaments. Mais, même si l’Ordre et les syndicats souhaitent participer à la constitution du DMP dans sa partie thérapeutique, ils ont conscience que le médecin reste a l’initiative du dossier. « Le DMP appartient au patient et le médecin en est le pivot essentiel, reconnaît Isabelle Adenot. Nous disons seulement que le pharmacien est le professionnel de santé qui détient le plus d’informations au niveau thérapeutique. »