Contrôles : Affaire corsée pour l’IGAS

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Publié le 18 septembre 2004
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Le ministre de la Santé a confié à l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) une mission de contrôle et d’inspection des pharmacies. Pourquoi l’IGAS plutôt que l’inspection de la pharmacie ? « Dans ce genre de situation de crise, les gouvernements ont tendance à faire appel à des grands corps d’inspection », note Alain Morin, président du Syndicat des pharmaciens inspecteurs de santé publique. Mais les limiers de l’IGAS pourront-ils repérer et quantifier le trafic ?

« C’est une pratique très difficile à mettre en évidence, remarque Alain Morin. Les pharmaciens qui se prêtent à ce petit jeu prennent souvent un luxe de précautions. L’inspection classique d’une officine nous prend deux ou trois heures. Pour découvrir un « trafic Cyclamed », il nous faut plutôt une à deux journées. Nous devons éplucher le stock, regarder une à une les boîtes pour trouver les couleurs passées, les rabats abîmés, les vignettes biffées, les boîtes reconditionnées. Quand les boîtes sont neuves et les vignettes vierges, c’est plus compliqué. Mais, en général, avant l’inspection, nous avons déjà de bonnes informations. » Ce sont en effet quasi exclusivement des dénonciations de patients ou de personnel de la pharmacie qui permettent de découvrir les faits. Chaque plainte est systématiquement suivie d’une inspection.

Les répartiteurs inquiets.

Une chose est sûre : l’IGAS ne se contentera pas de contrôler seulement les officines. Son rapport portera sur l’ensemble du circuit Cyclamed. Il semble d’ailleurs qu’elle s’intéresse déjà aux grossistes-répartiteurs, indirectement impliqués par l’intermédiaire des retours. « Depuis quelques mois, les grossistes ont mis le holà sur les retours, inquiets de l’ampleur des volumes qu’ils recevaient. Ils ont conscience du problème », assure Alain Morin.

« Le volume des retours, représentant environ 1 % des achats, est stable », dément Patrick Martin, président de la Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique. « Ces demandes de reprises aux répartiteurs en échange d’avoirs constituent une inquiétude, précise-t-il. Notre service de retours est en vigilance maximale. Mais il est parfois quasiment impossible de voir si des produits n’ont pas été vendus ou si ce sont des retours de patients. »

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