Carabiné

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Publié le 2 juillet 2022
Par Magali Clausener
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Les cabinets de téléconsultations : un scandale soutenu par l’Etat », dénonce le syndicat Les Généralistes-CSMF. Pourquoi un scandale ? Parce que « les “consultations des cabines”, ce sont, entre autres, des prescriptions d’antibiotiques larga manu, des arrêts de travail à gogo, des demandes quasi systématiques de revoir un médecin en présentiel le lendemain, une négation du parcours de soins ». En clair, « de la médecine dégradée, au service du mercantilisme d’entreprises qui surfent sur les difficultés d’accès aux soins et abusent le peu de médecins qui se fourvoient dans cet exercice ». Ce syndicat n’hésite pas non plus à fustiger le développement de la téléconsultation en officine, financé par l’Assurance maladie. L’installation de cabines de téléconsultation dans les pharmacies se ferait « au mépris de l’exercice coordonné, au mépris de la prise en charge efficiente du patient, au mépris des pharmaciens vertueux qui travaillent avec les professionnels de santé de leurs territoires quand un patient est en difficulté ». Pire encore : « La déontologie n’est pas respectée puisqu’il y a à la fois compérage entre les médecins derrière l’écran et les pharmacies et de la publicité à visée commerciale interdite dans nos professions. »

Sans le souci d’une rentabilité encore hypothétique, bon nombre de pharmaciens ne proposent la téléconsultation que pour rendre service aux patients confrontés à des cabinets médicaux fermés et à une permanence des soins ambulatoire aux abonnés absents. Car il s’agit souvent de répondre à une urgence ne nécessitant pas pour autant de se rendre à l’hôpital, comme une cystite, une angine ou une otite. Les Généralistes-CSMF évoquent l’exercice coordonné. Il est en effet essentiel. Essentiel pour le système de soins, pour les patients. Moins semble-t-il pour les médecins qui ne sont que 15 % à être impliqués dans un véritable exercice coordonné.

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