© covid-19, appli, StopCovid, traçage - Pixabay
Appli StopCovid : utile en théorie, mais en pratique ?
L’application mobile StopCovid est téléchargeable depuis ce 2 juin sur PlayStore (androïd) et AppStore (iPhone). Cette appli, développée par le gouvernement, a pour objectif de casser les chaînes de transmission du Covid-19. Le principe (voir les détails ici) est de « tracer » les personnes afin de pouvoir rapidement les prévenir si elles ont été en contact avec une personne infectée par le virus.
Un outil recommandé par les scientifiques
StopCovid ne va pas permettre d’arrêter l’épidémie. Il s’agit d’un outil complémentaire des brigades sanitaires. « L’outil numérique peut se révéler extrêmement précieux pour renforcer l’efficacité de ce dispositif [investigations épidémiologiques autour des cas NDRL] », explique le Conseil scientifique dans son avis du 20 avril au sujet des conditions du déconfinement. L’appli est également soutenue par un Collectif d’une soixantaine de scientifiques et de professionnels de santé qui a publié une tribune dans le journal Le Monde le 25 avril. L’Académie nationale de Médecine a également émis, le 22 avril, un avis favorable à l’utilisation de smartphones pour le suivi du déconfinement, « en suggérant qu’il y ait une évaluation de son utilisation après un et deux mois, avec des points sur les résultats, et que l’autorisation de cette application soit provisoire avec une date butoir pour éviter toute pérennisation d’un système ».
De nombreux prérequis
Cependant, l’efficacité de l’appli repose sur plusieurs prérequis. D’abord, les Français doivent être équipés d’un smartphone. Or, seulement 77 % de la population est équipée d’un portable. Ensuite, le prérequis indispensable est le volontariat des Français pour télécharger et utiliser StopCovid.
Les personnes doivent aussi laisser leur appli ouverte ainsi que leur Bluetooth activé. Celles qui présentent des symptômes doivent consulter un médecin, faire un test PCR et, s’il est positif, se déclarer malades dans l’appli grâce à un code à usage unique fourni par le médecin. Quid de l’utilité de l’appli si les Français ne vont pas jusqu’au bout de la démarche ?
En outre, selon une étude de l’université d’Oxford, 60 % de la population devrait utiliser l’appli pour réduire les contaminations secondaires. Mais à Singapour, pays féru de technologies, seulement 20 % des habitants ont téléchargé l’appli mise en place. Le gouvernement français se garde bien d’avancer un chiffre. Cédric O, secrétaire d’Etat au numérique, a néanmoins expliqué aux députés qu’à partir de 10 % d’utilisateurs dans un bassin de vie, l’outil sera efficace. En fait, le discours actuel de certains scientifiques et membres du gouvernement est d’assurer que même peu utilisé, StopCovid sauvera au moins quelques vies.
Une utilisation selon les zones ?
D’autres questions surgissent aussi sur son emploi par l’ensemble des Français. Si l’appli peut être utile dans les transports en commun, les lieux publics, les restaurants ou les magasins dans les villes moyennes ou les métropoles, qu’en est-il en zone rurale ou dans les petites communes ? Quel intérêt a un exploitant agricole ou une personne âgée dans un village se déplaçant très peu d’installer StopCovid sur son téléphone ? Et si des résidents de grandes villes adoptent l’appli, quel sera son efficacité si très peu de personnes la téléchargent ? Ne risque-t-on pas d’avoir également une faible utilisation dans les zones où le virus circule peu ?
Pour obtenir des réponses, il va falloir attendre quelques jours, voire semaines, sachant que StopCovid suscite de nombreux débats sur l’accès aux données, les libertés individuelles, la technologie employée notamment le Bluetooth. Autant de freins pour une adhésion massive.
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