Questions d’image

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Publié le 1 octobre 2022
Par Yves Rivoal
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70 % des Français déclarent leur prêter attention et 59 % d’entre eux les jugent efficaces* : les écrans digitaux attirent, mais ne renvoient plus la bonne image à cause de leur côté énergivore. Après avoir été précurseurs dans leur adoption, les pharmaciens réfléchissent à une meilleure utilisation.

Il y a une dizaine d’années, les officines ont été, avec les agences immobilières, les premières à déployer en vitrine d’imposants écrans led de deux mètres de haut sur un mètre de large pour attirer le regard des passants et moderniser l’image de la pharmacie, rappelle Tristan Dupont, directeur des opérations de Crown Heights, spécialisé dans les solutions d’affichage dynamique. Le souci, c’est que ces modèles possédaient souvent des bandes de pixels hors service et une luminosité trop forte qui dégradaient la qualité de l’image et éclairaient tout le quartier. Depuis trois ou quatre ans, les pharmaciens nous demandent d’installer des modèles professionnels plus petits (entre 55 et 75 pouces), de meilleure qualité (en full HD ou 4K), et avec une luminosité de 4 000 candelas pour être visibles par les passants ou les automobilistes, quelle que soit la météo », ajoute-t-il.

Incontournable mais énergivore.

Les dernières générations d’écrans vitrines sont aussi fournies avec une solution d’affichage dynamique, qui pilote l’ensemble des écrans, en vitrine et sur le point de vente. « Grâce à notre plateforme BD Rowa Vmotion Cloud, l’officine peut, par exemple, programmer chaque jour des boucles différentes avec un produit star et des produits alternatifs en conseil associé, détaille Thomas Bove, responsable implémentation des solutions digitales de BD Rowa. Elle peut également diffuser une image trouvée sur Internet, une affiche développée par son groupement ou créer ses propres contenus… » Pour coller à l’air du temps, les fournisseurs s’adaptent en proposant des solutions plus écoresponsables. « Par le biais de notre plateforme Crown TV, les écrans s’éteignent le soir et se rallument le matin automatiquement aux heures programmées par le pharmacien », souligne Tristan Dupont. Avoir la main sur l’interrupteur est une option sensée en plein débat sur la sobriété énergétique. En effet, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, n’a pas exclu de recourir à l’extinction de ces écrans y compris pendant les heures d’ouverture s’il y a des tensions sur le réseau électrique. À ce jour, près de 3 000 écrans publicitaires de 2 m2 LCD sont déployés en France, dont 600 à Paris. Or, la consommation électrique par appareil équivaut à celle d’un ménage par an, hors chauffage et eau chaude, selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).

De la promotion à la prévention.

Les stratégies en matière de diffusion de contenus ont, elles aussi, évolué. « Il y a quelques années, les pharmaciens se contentaient de diffuser des promotions, se souvient Thomas Bove. C’est toujours le cas, mais l’affichage dynamique sert également à présenter les services proposés par l’officine, ou à relayer les grandes campagnes de santé publique, la météo, la pharmacie de garde, etc. » Afin d’attirer le regard, le contenu doit être percutant. « Il est préférable de construire des boucles de quinze à trente secondes lorsque la pharmacie est située juste à côté d’un feu de la circulation », conseille Thomas Bove.

Un puissant levier de la stratégie phygitale.

Pour Tristan Dupont, « une solution d’affichage permet d’augmenter le trafic et génère une hausse de 15 à 20 % du chiffre d’affaires global. » L’affichage dynamique pourrait même devenir une source de revenus. « Certaines pharmacies signent déjà des accords de diffusion rémunérés avec les laboratoires », observe Thomas Bove. Enfin, la vitrine serait en passe de s’imposer demain comme un élément structurant des stratégies phygitales. « Avant la fin de l’année, nous devrions équiper une première vitrine de pharmacie de notre nouvelle borne digitale BD Rowa Pickup, annonce Thomas Bove. Reliée au robot, elle permettra aux clients de venir récupérer 24 heures/24 leurs achats effectués sur le site Internet de la pharmacie grâce au QR Code qu’ils auront reçu par mail ou SMS. »

Publicité

* « Le rapport des Français à la publicité extérieure », institut Ifop pour le Club Digital Media, janvier 2021.

EN BREF

Avène dans le métavers

Lors du Congrès de l’European Academy of Dermatology and Venereology (EADV), qui s’est déroulé à Milan du 7 au 10 septembre 2022, Eau Thermale Avène a présenté aux dermatologues Aveneland, un univers pédagogique consacré au soin de la peau hébergé dans le métavers. Accessible depuis juillet sur la plateforme Roblox, cet espace a pour ambition de sensibiliser les plus jeunes aux gestes dermatologiques du quotidien, en commençant par l’éducation solaire et l’acnée.

Amazon doesn’t Care anymore…

Lancée en 2019, la plateforme digitale Amazon Care, qui proposait des services de téléconsultation et de consultation à domicile aux salariés d’entreprises dans une cinquantaine de villes aux États-Unis, fermera ses portes le 31 décembre 2022. Selon Neil Lindsay, le responsable de l’activité services de santé du groupe, Amazon Care « n’est pas une offre assez complète pour les grandes entreprises que nous visons et n’aurait pu rencontrer le succès à long terme ». Il a toutefois précisé que le géant de l’e-commerce allait continuer d’investir dans le secteur, « pour réimaginer l’avenir de la santé ».

Se former à l’e-santé

Le numérique en santé fait désormais partie des orientations prioritaires du développement professionnel continu (DPC) pour la triennale 2023-2025. Les actions de DPC devront être basées sur le référentiel socle et transversal de compétences du numérique en santé. Elles pourront aborder cinq grands thèmes : les données de santé, la cybersécurité, la communication, la connaissance et les usages des outils numériques en santé, ainsi que la télésanté.