Quelle stratégie digitale post-confinement ?

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Publié le 1 septembre 2020
Par Yves Rivoal
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Scan d’ordonnances, clic & collect, vente en ligne… Le confinement s’est traduit par une explosion des usages digitaux en officine. Un constat qui incite les titulaires à réfléchir sur la stratégie digitale à adopter, pour ne pas laisser partir les clients ayant pris pour habitude d’utiliser ces nouveaux canaux.

Le soufflé est quelque peu retombé, mais il y a clairement un avant et un après Covid-19 pour le digital à l’officine, d’après Xavier Mosnier-Thoumas, dirigeant du site mesoigner.fr. « Le volume de scans d’ordonnances, de clic & collect a certes diminué en juin, mais les flux restent deux fois plus importants qu’avant le début de la crise sanitaire », confie le fondateur de cette société spécialisée dans la digitalisation des officines, qui équipe aujourd’hui un millier de pharmacies.

Définir un projet

Le premier point d’entrée d’une stratégie digitale reste la page GoogleMyBusiness, pour apparaître dans les résultats de recherche de Google. Après, il ne faut pas se tromper de priorité. « Toutes les officines devraient a minima être dotées d’un site Internet vitrine et d’un service de scan d’ordonnances », explique Camille Freisz, la fondatrice de Valwin, une société qui accompagne 650 officines dans leur digitalisation. L’id « éal étant de coupler le site Internet et le scan d’ordonnances dans un même environnement intégré et sécurisé, pour fluidifier le parcours client et automatiser l’ensemble du processus pour l’équipe officinale », ajoute Xavier Mosnier-Thoumas.

Clic & collect : une combinaison gagnante

Le clic & collect s’est aussi fortement développé.

« Pour que ce service fonctionne, il faut réunir deux conditions : réaliser un C.A supérieur à 1,5 M d’€ et disposer dans son équipe d’un collaborateur motivé pour porter ce projet », considère Camille Freisz. Dans ce cas, elle suggère de basculer en mode cross canal : « La communication qui passe sur le site Internet doit aussi être diffusée sur les réseaux sociaux, car il faut être présent partout où sont les clients. »

E-commerce : les clés du succès

La vente en ligne avec livraison à domicile est, elle, réservée aux grosses officines d’après Camille Freisz. « La vingtaine de pharmacies qui se sont lancées dans l’e-commerce avec livraison sur notre plateforme embauche pas moins de dix collaborateurs. Du coup, elles ont pu mettre en place une équipe de un à trois salariés dédiée à cette activité. » Et lorsque l’on s’en donne les moyens, cela fonctionne. « La plus grosse pharmacie en ligne sur notre plateforme enregistre jusqu’à 30 000 € de C.A par semaine, alors qu’elle vient tout juste de démarrer le projet et elle ne fait pas partie des sites leaders en France », confie Camille Freisz.

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Pour Xavier Mosnier-Thoumas, cette réflexion sur le digital doit être menée rapidement. « On s’oriente vers un écosystème où tout sera interconnecté entre le pharmacien, les médecins et les patients. Et ces derniers veulent retrouver à l’officine, les canaux digitaux qu’ils ont déjà l’habitude d’utiliser dans les autres circuits de distribution. »