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Le boom des téléconsultations
Simple parenthèse liée au confinement, ou tendance de fond ? Depuis le 17 mars, le volume des téléconsultations a littéralement explosé chez les médecins et fortement progressé dans les officines.
Les chiffres donnent le vertige, tant l’évolution est fulgurante. La Cnam a remboursé 650 000 téléconsultations en mars dernier, contre 40 000 le mois précédent. Nicolas Revel, le directeur général de l’Assurance maladie, a révélé que le cap du million avait été dépassé entre le 6 et le 12 avril, et que cette semaine là, les téléconsultations ont représenté plus de 28 % de l’ensemble des consultations, contre 0,1 % entre le 2 et le 8 mars dernier. De son côté, Doctolib a annoncé avoir franchi le cap des 2,5 millions de téléconsultations réalisées sur son site, depuis le début de l’épidémie de Covid-19.
Les pharmacies en tirent profit.
Directeur général de Maiia, Arnault Billy confirme cette montée en puissance. « En avril, les 18 000 médecins équipés de notre solution en ont réalisé 427 500. A titre de comparaison, en février, nous n’affichions que 4 000 médecins sur la plateforme et 11 200 actes. » Même tendance chez Medaviz qui enregistrait une moyenne de 1 200 téléconsultations par semaine avant le 17 mars. Sur les six premières semaines de confinement, sa plateforme en a pris en charge près de 100 000 réalisées par plus de 9 000 médecins. Cette envolée s’observe aussi, mais dans une moindre mesure, dans les pharmacies qui proposent ce service à leurs patients. Sur la plateforme Maiia, le nombre de pharmacies équipées est passé de 400 en février à 1 500 fin avril. Les volumes de téléconsultations ont, eux, bondi, de 800 à 22 500. Chez Medadom, qui a installé sa borne dans 250 pharmacies, principalement en Ile-de-France, les flux quotidiens sont passés de 100, avant le début du confinement, à près de 400. « Et nous devrions bientôt atteindre le cap des 350 pharmacies installées », ajoute Nathaniel Bern, le co-fondateur. Dans sa pharmacie de la Porte Montmartre à Paris, Antoine Souied a, lui aussi, vu le nombre des téléconsultations augmenter. « Avant le 17 mars, j’en faisais cinq par semaine. Aujourd’hui, j’en suis à trois par jour, confie le titulaire qui a bénéficié de la mise en retrait des médecins d’un certain âge installés à proximité. Le bouche-à-oreille semble aussi fonctionner, puisque nous avons désormais des demandes spontanées de patients qui préfèrent téléconsulter pour des renouvellements d’ordonnances ou des pathologies bénignes comme les infections urinaires ou la conjonctivite, plutôt que de se rendre aux urgences de l’hôpital Bichat qui sont pourtant juste à côté. »
Une tendance médicale de fond.
Reste à savoir si ce mouvement va perdurer après le déconfinement. Arnault Billy en est persuadé. « Cette crise sanitaire pourrait signer le véritable avènement de la téléconsultation en officines, car elle a montré que les pharmacies représentent une alternative aux difficultés d’accès aux cabinets médicaux ». Fort de la signature de partenariats avec 35 groupements, représentant 15 000 officines, Arnault Billy affiche des objectifs ambitieux pour la fin de l’année. Il table sur 3 500 pharmacies équipées et un rythme de 400 000 téléconsultations par mois. Même optimisme du côté de Medadom. « Nous venons de signer des partenariats avec des groupements comme Leader Santé, Synergiphar, Pharmasynergie, Ismapharm, Escale Santé, Pharma10 et la Coopérative Objectif Santé qui nous permettent d’être ambitieux puisque nous visons les 2 000 pharmacies installées d’ici à la fin de l’année », confie Nathaniel Bern.
EN BREF
CONCIERGERIE
Pour accompagner ses adhérents pendant la crise du Covid-19, PharmaVie a lancé une conciergerie en ligne. Sur cette plateforme d’achats, les pharmaciens ont la possibilité de commander, à des tarifs négociés, des produits et services en bureautique, sécurité ou location de véhicules. Dans l’espace coronavirus, ils peuvent se fournir en vitres de comptoir, visières de protection, gants…
SOLIDARITÉ
Pour garder le contact avec les patients pendant le confinement, continuer de les informer et leur donner la possibilité d’envoyer leur ordonnance en toute sécurité, Pharmonweb a mis gratuitement à disposition des pharmacies ses solutions web et Facebook. Près de 300 officines ont souscrit à cette offre qui s’est arrêtée le 1er juin.
IA
La Société Française de Pharmacie Clinique (SFPC), le Centre National Hospitalier d’Information sur le Médicament (CNHIM) et l’Association Nationale des Enseignants de Pharmacie Clinique (ANEPC) ont annoncé la création d’un consortium. Celui-ci aura pour mission de produire un corpus de règles pouvant être retranscrites en algorithme d’intelligence artificielle dans des logiciels d’aide à la décision dans les domaines du diagnostic, de la prescription ou de l’analyse pharmaceutique.
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