C’est parti pour le Big Data !

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Publié le 26 août 2016
Par Yves Rivoal
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CE SERA LA CLEF DE LA RELATION CLIENT DANS LES ANNÉES À VENIR. LE BIG DATA S’APPRÊTE À RÉVOLUTIONNER L’UNIVERS OFFICINAL. LES GRANDES MANOEUVRES DE L’EXPLOITATION DE DONNÉES S’ORGANISENT MAINTENANT ! CE QUI VOUS ATTEND À L’HORIZON 2020.

On en parle beaucoup, et il est même présenté par certains comme la prochaine grande révolution pour les entreprises. Le Big Data, puisque c’est de lui qu’il s’agit, consiste à collecter, croiser et analyser des volumes toujours plus importants de données qui peuvent provenir de sources hétérogènes. Pour la pharmacie, il peut s’agir de données sur les ventes, les clients, les produits… Si l’on s’en tient à cette définition, le Big Data n’a pas encore fait son entrée dans l’univers officinal, comme l’explique Morgan Remoleur, pharmacien de formation et consultant en innovation digitale et stratégie multicanal. « Des acteurs comme Offisanté, Pharmagest, IMS ou Celtipharm utilisent des outils de Business Intelligence ou d’Intelligence Artificielle, mais ce sont, avant tout, des collecteurs de données, pas des spécialistes de la valorisation des données comme peuvent l’être les experts de la datascience avec le Big Data. »

OBSERVANCE améliorée

Cependant, Pharmagest s’intéresse déjà de près au sujet. « Nous avons même commencé à recruter des compétences dans ce domaine au sein de notre pôle eSanté, confie Jérôme Lapray, responsable marketing. Nous avons, en effet, identifié les opportunités que le Big Bata pourrait apporter à nos clients, dans le cadre de notre pilulier connecté DO-Pill ou de notre projet “36 mois de plus à domicile” qui vise à prolonger le maintien des seniors à domicile via des capteurs d’activité placés chez eux. » Les premiers chantiers impliquant une convergence entre Business Intelligence et Big Data sont sur le point d’aboutir. « Nous lancerons en 2016 un logiciel de suivi d’observance qui sera distribué gratuitement auprès de tous nos clients, précise Jérôme Lapray. Nous planchons également sur des solutions qui nous permettront d’intégrer des données externes à notre outil décisionnel afin d’affiner la gestion de l’officine et d’automatiser certaines tâches. »

VENTES optimisées

Chez Offisanté, on est aussi en train de préparer l’étape du Big data. « Nous inaugurerons, par exemple, dès cet été, la Météo Santé, un service qui interpole sur des cartes épidémiologiques des données de délivrance, de topologie et de modélisations mathématiques afin d’anticiper les épidémies », confie Nicolas Buglio, le directeur Associé d’Offisanté. Les laboratoires ne sont pas en reste et ont commencé à se pencher sur le berceau. « Nous avons déjà réalisé pour des laboratoires quatre missions qui ont nécessité l’utilisation du Big Data, car les technologies traditionnelles du marché n’étaient pas adaptées, confie Guillaume Bourdon, le cofondateur de Quinten, une société spécialisée dans la valorisation stratégique des données. Nous avons, par exemple, travaillé sur l’optimisation de la vente de médicaments OTC en analysant l’efficacité des actions marketing et l’évolution des ventes d’un produit donné par rapport à ses concurrents. » Quinten a également développé un algorithme d’Intelligence Artificielle capable d’analyser des milliards de données afin d’identifier dans une population d’officines les groupes qui sur-performent ou sous-performent et pour quelles raisons.

SERVICES personnalisés

Ces premiers développements laissent entrevoir le formidable potentiel du Big Data à l’officine. « Grâce à cette technologie, les pharmaciens pourront demain optimiser le marketing et le merchandising de leur point de vente, assure Morgan Remoleur. Ils auront en effet une idée très précise de la rentabilité des produits au mètre linéaire, de l’efficacité des promotions mises en place, des ventes associées à ces promotions… »

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Le Big Data recèle aussi de prometteuses perspectives pour la santé en général, et l’observance en particulier, comme le reconnaît Jérôme Lapray. « Le jour où l’on parviendra à faire converger les technologies de l’Intelligence Artificielle et du Big Data, les professionnels de santé auront une vision à 360° de leurs patients, et l’on s’orientera vers une médecine plus préventive que curative. » Les pharmaciens pourront ainsi mieux comprendre les attentes de leurs patients, affiner leur conseil et proposer des services personnalisés. « L’enjeu est essentiel, car le modèle économique des pharmacies sera, dans les années qui viennent, de moins en moins tourné vers la délivrance de médicaments, et de plus en plus vers le conseil et les services », pronostique Jérôme Lapray. Un constat partagé par Morgan Remoleur qui milite pour une prise du pouvoir des pharmaciens sur leurs données. « Aujourd’hui, ils les confient à des tiers qui ne leur reversent aucun revenu. Ce modèle ne permet pas non plus de générer des interactions. Or, ce sont les interactions entre les différents acteurs de la chaîne de santé qui créeront de la valeur. Les pharmaciens auraient donc tout intérêt à se positionner au centre du jeu. »

ON EN PARLE

WITHINGS

Ça balance !

Withings vient d’enrichir sa gamme d’objets connectés avec deux nouvelles balances. La première, la Body Cardio, commercialisée au prix de 179,95 €, ne se contente pas d’afficher à chaque pesée le poids enrichi de mesures de composition corporelle comme la masse grasse, la masse musculaire, la masse hydrique ou la masse osseuse. Elle indique aussi le rythme cardiaque et la vitesse d’onde de pouls. La seconde, la Withings Body, s’adresse à toute la famille. Elle affiche, elle aussi, le poids, la masse grasse, musculaire et osseuse, le pourcentage d’eau, ainsi qu’un graphique résumant les huit dernières pesées. Elle intègre également une fonction « météo » pour connaître le temps qu’il fera dans la journée. Son prix : 129,95 €.

HYGIÈNE

Pour les enfants, le brossage des dents est toujours une corvée. Avec la nouvelle brosse à dents électrique connectée Philips Sonicare For Kids (59,99 €), cela devient un jeu… d’enfant. L’application, connectée à la brosse, enseigne en effet aux enfants de plus de trois ans les bonnes techniques de brossage, tout en les incitant à se brosser plus longtemps à travers des jeux.

URGENCE

Développé par la start-up My QR Code Vital, le bracelet Liva transporte le dossier médical de son propriétaire via un QR code unique. À chaque flash du QR code, la fiche préalablement remplie apparaît sur le smartphone du flasheur : photo d’identité, contacts d’urgence, allergies, pathologies, traitement en cours… Son prix : 39 €.

L’APPLI DU MOIS

Créée par trois ingénieurs de Centrale, Foodvisor est une application qui compte les calories en analysant instantanément le contenu d’une assiette à partir d’une photo. Elle est en effet capable, grâce à la technologie du Deeplearning, d’identifier chaque aliment dans une assiette et d’en estimer la quantité. Disponible gratuitement au téléchargement sur l’Apple Store, Foodvisor a été sélectionné parmi les dix finalistes du France Digitale Tour. Elle a également reçu le prix de la meilleure application de start-up aux AppAwards 2016, ainsi que le 1er prix dans la catégorie Foodtech et Gastronomie au concours du Petit Poucet 2016.

THROMBOSE

Conçu par Sanofi, le site Agir Thrombose décrypte, de manière pédagogique et pratique, la thrombose veineuse et artérielle qui peut générer des pathologies graves comme la phlébite, l’embolie pulmonaire, l’infarctus ou l’AVC. Le site explique les mécanismes de la maladie et sa prise en charge. Il prodigue aussi des conseils de prévention.